Une étude menée par deux chercheurs du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) remet en cause la présence de ministres Europe Ecologie – Les Verts au sein du gouvernement actuel. Un an après les nominations de Cécile Duflot et Pascal Cantin, seuls 49% des militants demeurent enthousiastes.
Le Monde publie aujourd’hui les résultats de l’étude menée par deux chercheurs du Cevipof, Daniel Boy et Florence Faucher, menée auprès de 58.000 militants écologistes. Sur les 12.000 questionnaires reçus en réponse, près de 4.000 émanent d’adhérents au parti EELV. Au coeur de cette étude, la perception par les militants de l’action des ministres EELV au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Et là, le bas blesse. Tandis qu’ils étaient 75% à considérer cette présence comme « un bien » avant mai 2012, ce chiffre passe à 49% aujourd’hui, 45% chez les sympathisants, 39% chez les anciens adhérents du parti.
Aux commandes
La question du bien-fondé de la présence de ministres écologistes au sein du gouvernement a toujours divisé. Pascal Durand, l’actuel secrétaire national d’EELV juge pourtant « bien » qu’il existe un débat interne sur le sujet. Il est personnellement en faveur de cette représentation du parti aux plus hautes marches de l’Etat. Pour lui, « pour pouvoir changer de cap il faut être aux commandes ou proches du poste de commandement« . Un avis qui, toujours selon Pascal Durand, n’est pas suivi par seulement 20% à 25% des adhérents. Interrogé sur les résultats de l’étude du Civepof, le secrétaire national ne les considère pas comme « une alerte« , mais plutôt comme « un signal normal dans un mouvement démocratique« .
« Un déni de la réalité »
Or, pour Daniel Boy, co-auteur de l’étude et directeur de recherche au Civepof, les dirigeants d’EELV « sont dans le déni de la réalité, dans le ‘même pas peur’, alors que l’on peut clairement parler d’un effondrement« . Ils ont l’angoisse de ne pas « être pris au sérieux » confie-t-il au Monde, « ils ne veulent pas être considérés comme quantité négligeable, même si le score d’Eva Joly à la présidentielle les a ramenés à cette difficulté« . La « conférence de bilan » prévue fin août, lors des Journées d’été d’EELV de Marseille devrait donc revenir sur cette question qui semble-t-il, divise plus que l’on ne le croit dans les plus hautes instances du parti.
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