Enfin d’accord entre elles, les banques créancières de la Saur attendent désormais un accord des actionnaires pour prendre définitivement le contrôle du n°3 de l’eau en France. Purement financière, l’offre inquièterait beaucoup de salariés du groupe français.
« 90% des créanciers senior et junior ont approuvé le plan proposé » a assuré vendredi un représentant du CoCom, le groupement des principaux créanciers de la Saur, à l’AFP. L’offre des banques doit désormais recevoir l’accord des actionnaires avant le 30 juin prochain, date fixée avant une possible liquidation judiciaire en cas d’échec.
L’offre commune des banques créancières, à l’exception de la caisse régionale Ile de France du Crédit Agricole, consisterait à ramener la dette actuelle de la Saur à 900 millions d’euros, soit 50 millions de moins que l’offre précédente des banques, avec une possibilité de bénéficier d’une rallonge de 150 millions de réduction de dette supplémentaire en cas de nouvelles difficultés. En convertissant une partie de leurs importances créances en capital, les banques prendraient de fait le contrôle du n°3 de l’eau en France.
« Nous ne voulons pas de banquiers à la barre »
En attendant l’éventuel accord des actionnaires qui ont également proposé des projets de reprise, les syndicalistes s’opposent d’ores et déjà au projet bancaire. « Nous ne voulons pas de banquiers à la barre. La grande majorité des salariés de la Saur s’opposent de manière fondamentale au montage purement financier que proposent les banques », a déclaré à l’AFP Yves Ardil au nom d’une intersyndicale CFTC, CFDT, FO, CGT et CFE-CGC.
« On a vécu un montage financier en 2005 et depuis, les effectifs ont dégringolé et l’entreprise s’est transformée en vache à lait où tout devient rentabilité. Ce qui se dessine aujourd’hui, c’est exactement un copié-collé de ce qui s’est passé à l’époque » a souligné le délégué central CGT à l’agence de presse. Les syndicats soutiennent en revanche le projet de reprise déposé par Séché Environnement, actionnaire à 33% de la Saur.
Plombée par une dette de sa holding Hime évaluée à plus de 1,7 milliard d’euros, la Saur est actuellement en procédure de conciliation judiciaire.
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