Le projet de relèvement du seuil d’autorisation des élevages industriels de porcs refait surface, s’inquiète l’association Eau et Rivières de Bretagne. En plein retour des algues vertes, « une telle mesure serait totalement incomprise des citoyens ! » promettent les écologistes bretons.
Au lendemain de la manifestation nationale de l’élevage qui s’est tenu à Paris, le gouvernement s’apprêterait à alléger les verrous administratifs qui empêchent aujourd’hui les exploitations de grossir sans contrôle. Ecarté en 2010 par l’assemblée nationale qui avait retoqué l’amendement Le Fur, le projet de relèvement du seuil d’autorisation des élevages industriels de porcs serait en passe d’être validé par Matignon dans le cadre des mesures dite de simplification administrative.
Cet assouplissement pourrait permettre aux exploitations porcines de passer librement de 450 à 2 000 places, seuil à partir duquel, pour pouvoir étendre les porcheries, il est nécessaire d’avoir une autorisation administrative. Celle-ci est délivrée sur la base d’une série de procédures administratives, dont une étude d’impact sur l’environnement, après enquête publique, et avis des différents services de l’Etat.
Plein retour des algues vertes
Le dossier est sur le bureau du Premier Ministre, qui doit dans les jours prochains décider des mesures de simplification administrative affirme l’association bretonne qui se bat notamment contre les algues vertes. En plein retour des marées vertes sur les plages bretonnes, « une telle mesure serait totalement incomprise des citoyens ! » s’indigne Eau et Rivières de Bretagne
Quelques jours après la condamnation de la France par la Cour de Justice Européenne pour les carences de sa politique de lutte contre les nitrates, affaiblir les dispositifs réglementaires permettant de réguler la pression des élevages industriels, « ce serait pour l’Etat se tirer une balle dans le pied » ajoute l’association. Eau & Rivières de Bretagne a donc alerté Jean-Marc Ayrault, Premier Ministre, par courrier du 18 juin.
« Démagogique et dangereux »
L’association bretonne demande à Jean-Marc Ayrault, « entre la satisfaction d’une revendication démagogique d’une minorité d’éleveurs industriels, et le maintien de textes protecteurs de l’environnement et de la santé publique, de trancher en faveur de l’intérêt général ». Eau & Rivières de Bretagne rappelle que Jean-Yves Le Drian, président du Conseil Régional de Bretagne, qualifiait en 2010 ce projet de « démagogique et dangereux », et que Marylise Lebranchu, alors députée du Finistère, considérait que ce projet « serait un recul considérable en matière d’environnement ».
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