Après un long feuilleton de 18 mois, c’est finalement le scénario le plus prévisible qui vient d’être retenu. Les banques créancières vont prendre le contrôle de la Saur, permettant au groupe français d’alléger sa lourde dette, et au passage d’éviter la banqueroute.
Cette fois, c’est fait. La direction du n°3 de l’eau en France a annoncé mardi que les quatre actionnaires de Hime, la holding de contrôle de la Saur, ont accepté à l’unanimité, la proposition de reprise portée par le pool des banques créancières. Cube, le dernier actionnaire qui refusait encore ce projet a finalement accepté la solution du pool bancaire.
Dette ramenée à 900 millions d’euros, voire moins
Incapable de payer les intérêts d’une dette colossale de près de 1,7 milliards d’euros, suite à un LBO réalisé en 2007, la Saur se retrouvait depuis de longs mois, étranglée par des charges financières trop grosses pour elle. Menacée d’un dépôt de bilan si aucun accord n’était intervenu avant le 30 juin prochain, la Saur va pouvoir enfin respirer pour quelques temps.
Désormais propriétaires de la Saur, la trentaine de banques créancières dont BNP Paribas, Royal Bank of Scotland et BPCE vont « prendre leurs pertes » et alléger d’autant la dette de Hime, holding financière de la Saur, qui sera ramenée à 900 millions d’euros. Et ce n’est pas tout. Une clause prévoit également la possibilité de réduire encore cette dette à 750 millions en cas de mauvaise conjoncture économique. Par ailleurs, des aménagements financiers sur le paiement des intérêts ont été prévus.
Arrivée de Jean-Pierre Rodier
Si la direction de la Saur se félicite de cet accord, l’intersyndicale des salariés se retrouvent confrontée à la solution qu’elle dénonçait, craignant cette reprise purement financière. CGT en tête, les syndicats militaient pour le projet porté par l’actionnaire Séché Environnement.
Désormais, l’accord de principe signé en début de semaine devrait être formalisé sans doute d’ici à la fin de semaine, pour être homologué par le tribunal de commerce de Versailles avant le 30 juin. Si Olivier Brousse, actuel PDD de la Saur devrait conserver son poste, c’est vraisemblablement l’ex président de Pechiney, Jean-Pierre Rodier qui devrait être rapidement nommé à la présidence du conseil de surveillance du groupe de 13 000 salariés.
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