Malgré la crise, et un printemps pourri dans l’hexagone, le changement climatique se poursuit à en croire un rapport des Nations Unies publié hier, à l’occasion de la première session du Conseil intergouvernemental des services climatologiques s’est ouverte hier à Genève. Les 10 premières années du 21e siècle ont été les plus chaudes dans les deux hémisphères, pour l’océan comme pour les terres, depuis le début des mesures en 1850.
Entre 2001 et 2010, le monde a connu des « phénomènes climatiques extrêmes à l’impact sans précédent », davantage de records nationaux de température ayant été battus au cours de cette période que lors de toute autre décennie, affirment les experts de l’ONU. Selon leur rapport intitulé « Le climat mondial 2001-2010, La décennie des extrêmes », le réchauffement climatique se poursuit bel et bien sur la planète.
Les dix premières années du 21e siècle ont été les plus chaudes dans les deux hémisphères, pour l’océan comme pour les terres, depuis le début des mesures en 1850. La hausse des températures s’est accélérée, augmentant de 0,17 °C sur cette période, contre 0,06 °C les décennies précédentes. Et ce n’est pas tout, car ces températures élevées ont été accompagnées par une perte rapide de la banquise arctique et une diminution accélérée du volume des glaciers.
Inondations, sécheresses, cyclones
« L’augmentation des concentrations en gaz à effet de serre est en train de changer notre climat, avec des conséquences de grande ampleur pour l’environnement et les océans, qui absorbent à la fois le dioxyde de carbone et la chaleur» souligne Michel Jarraud, Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à l’origine du rapport. Tout au long de la décennie, crues extrêmes, sécheresses et cyclones tropicaux se sont multipliés à travers le monde, causant la mort de 370.000 personnes, soit une augmentation de 20% par rapport à la décennie précédente, rappelle l’ONU.
Les inondations ont été les phénomènes extrêmes les plus fréquents, l’Europe de l’Est, l’Inde, l’Afrique et l’Australie ayant été particulièrement touchées, au même titre que le Pakistan, où 2.000 personnes ont trouvé la mort en raison des inondations de 2010. Les sécheresses ont néanmoins touché plus de personnes que n’importe quelle autre catastrophe naturelle en raison de leur amplitude géographique et de leur longue durée, comme en Australie, en Afrique de l’Est et dans le bassin de l’Amazone, précise le rapport mondial.
Et les catastrophes naturelles ne se limitent pas qu’aux inondations et aux sécheresses. En effet, les cyclones tropicaux ont également été un phénomène notable tout au long de la décennie, puisque 500 catastrophes ont découlé d’un cyclone, faisant 170.000 victimes.
« Anticiper le climat » dans 50 à 10 ans
Le rapport retrace également la hausse constante des concentrations atmosphériques en gaz à effet de serre. Les concentrations mondiales en dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont ainsi augmenté de 39% depuis le début de l’ère industrielle en 1750, alors que les concentrations en méthane ont plus que triplé.
« Avec les effets du changement climatique aussi visibles, nous devons prendre les mesures nécessaires pour amortir leur impact sur notre environnement, nos économies et nos sociétés » assure Michel Jarraud. « Les décisions relatives à l’édification de barrages ou de digues contre les inondations se fondent souvent sur l’analyse d’épisodes similaires passés, et non sur l’avenir probable. Le climat antérieur n’est plus un guide suffisant pour prévoir l’avenir. Nous devons anticiper le climat que nous aurons dans les 50 à 100 prochaines années » conclut l’expert.
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