Comme annoncé lors de la passation de pouvoirs au ministère de l’Ecologie, Delphine Batho s’est exprimée sur son limogeage du gouvernement. Invitée de BFMTV ce matin, l’ex-ministre persiste et signe, le budget 2014 est bien « un mauvais budget » jugeant son éviction « disproportionnée« . Elle estime qu’elle n’aurait « pas du être virée« . Elle revient également sur la rumeur persistante d’une pression des lobbies industriels et notamment celui du gaz de schiste.
Après son limogeage du gouvernement mardi soir, la passation de pouvoir mercredi avec Philippe Martin, Delphine Batho s’est exprimée comme convenu sur son éviction hier devant la presse. Pour l’auto-critique, on repassera.
¨La désormais ex-ministre de l’Ecologie estime n’avoir « commis aucune erreur » et n’avoir en aucun cas « manqué à la solidarité gouvernementale » en commentant le budget 2014 et plus particulièrement les coupes dans son portefeuille. Elle a toutefois mis en cause la gestion du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à qui elle reproche d’arbitrer « sans discussion directe avec les ministres concernés« , alors même qu’elle lui aurait demandé son arbitrage personnel, fait démenti par Bernard Cazeneuve, le ministre en charge du Budget.
La rumeur Vallourec
L’ex-ministre revient également sur les rumeurs de pressions exercées par certains lobbies et notamment les industriels et les pétroliers. « Est-il normal que le PDG de Vallourec ait annoncé ma chute prochaine voilà des semaines aux Etats-Unis ? De quelles informations disposait-il pour le savoir ? Comment se fait-il que des conseillers de Matignon disent du mal de moi dans la presse« , s’interroge-t-elle, à la manière d’une novice de la politique.
Pour rappel, Vallourec est une entreprise leader des tubes sans soudure, notamment utilisés dans l’exploitation des gaz de schiste, interdits en France par la ministre. La rumeur voudrait que Philippe Crouzet, PDG du groupe français, avait évoqué en off, l’incompétence de Delphine Batho à son poste. L’information prend une certaine saveur lorsqu’on apprend que la femme de Philippe Crouzet, Sylvie Hubac, est également directrice de cabinet d’un certain… François Hollande ! Et d’y voir l’infiltration d’un lobby pro-gaz de schiste au plus haut sommet de l’Etat.
« Je n’aurais pas dû être virée«
Invitée ce matin de BFMTV, Delphine Batho persiste et signe. Elle confie à Jean-Jacques Bourdin que son éviction est « disproportionnée par rapport aux problèmes que j’ai posés« . Elle y soutient également que le budget 2014 est « un mauvais budget« , « aucun ministre de l’Ecologie ne peut dire que ce budget est un bon budget. C’est ce qu’on m’a demandé de faire après mes déclarations« .
Quant à la solidarité gouvernementale, raison officielle de son limogeage, elle juge ne pas « avoir franchi les bornes de la solidarité gouvernementale« . « Je n’aurais pas dû être virée« , conclut Delphine Batho, redevenue simple députée.
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