Si elle ne fait plus l’actualité dans les médias, la centrale de Fukushima Daiichi continue d’inquiéter les experts du nucléaire. Près de 2 ans et demi après la catastrophe, l’exploitant japonais TEPCO peine à maîtriser une situation qui reste fragile, laissant toujours s’échapper de dangereux rejets radioactifs dans l’atmosphère, dans le sol et les eaux souterraines.
L’IRSN vient de publier un point plutôt inquiétant de la situation à Fukushima Daiichi. Tout en reconnaissant les efforts immenses réalisés par les équipes de TEPCO, qui se retrouvent confrontés à l’urgence depuis de très longs mois, l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire fait état d’une maîtrise encore très relative de la catastrophe survenue le 11mars 2011, même si les choses se sont améliorées.
TEPCO considère que les premières phases de reprise de contrôle de l’installation sont réalisées dans la mesure où, d’une part le refroidissement des réacteurs et des piscines est assuré, avec le maintien d’une température basse de l’eau dans les installations, d’autre part les rejets résiduels sont à des niveaux très faibles. Les actions de nettoyage du site se poursuivent, notamment pour permettre les travaux futurs.
TEPCO en ligne avec son échéancier
Le plan d’actions retenu par l’exploitant nippon comprend 3 grandes étapes. La première vise à débuter le retrait des combustibles présents dans les piscines des réacteurs 1 à 4. A ce jour, TEPCO envisage de démarrer en novembre 2013 la reprise des combustibles dans la piscine du réacteur 4, la plus chargée en combustibles à puissance résiduelle élevée, pour une fin de reprise annoncée pour décembre 2014. La structure métallique du bâtiment dédié à cette reprise est terminée depuis mai 2013.
Par ailleurs, la deuxième étape prévoit d’engager le retrait des combustibles dégradés des réacteurs 1 à 3, avec un objectif de 10 ans. Enfin, TEPCO vise une troisième étape qui conduira au démantèlement complet des installations, avec un objectif de 30 à 40 ans.
Sans remettre en cause la cohérence de ce plan d’actions, l’IRSN souligne que les délais annoncés sont à considérer comme des ordres de grandeur et que « d’importantes opérations de caractérisation approfondie de l’état des installations seront à réaliser ». Les experts relèvent toutefois l’importance des moyens mis en oeuvre par TEPCO pour tenir l’échéancier annoncé, l’exploitant ajustant régulièrement son échéancier en fonction des enseignements de ses investigations dans les installations et de l’avancement des travaux. A ce jour, « l’avancement apparaît en ligne avec l’échéancier global » rappelé ci-dessus considère l’IRSN.
La difficile maitrise des rejets radioactifs
L’institut note que la chaleur résiduelle encore présente dans les c?urs et les piscines d’entreposage a notablement décru depuis l’accident. « TEPCO dispose désormais de délais importants pour intervenir en cas d’une éventuelle indisponibilité des moyens de refroidissement » affirme l’IRSN.
Pourtant, les experts français relèvent que l’un des principaux enjeux actuels en matière de maîtrise des rejets est le traitement et le stockage de très importants volumes d’eau contaminée. La fuite survenue en avril 2013 sur des réservoirs enterrés en est une bonne illustration souligne l’institut.
Commentaires récents