Fruit de saison par excellence, la fraise est fortement consommée en été. Malheureusement, la plupart des fraises contiennent des pesticides, parfois même interdits d’ailleurs, révèle l’enquête EXPPERT de Générations Futures.
Toujours en pointe pour dénoncer la présence des pesticides dans notre environnement, Générations Futures jette aujourd’hui un nouveau pavé cette fois dans le panier de fraises. La nouvelle enquête EXPPERT (EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens) de l’ONG s’est intéressée à un fruit à la belle couleur rouge, éminemment de saison, la fraise, consommée notamment par les femmes enceintes ou les jeunes enfants.
Générations Futures alerte l’opinion publique depuis plusieurs années sur les dangers des perturbateurs endocriniens (PE), des substances qui menacent le développement du foetus et du jeune enfant même à faibles doses. Dans ce cadre, l’association réalise une série d’enquêtes baptisées EXPPERT destinées à sensibiliser les Français sur la présence inquiétante de ces PE dans notre environnement et notamment notre alimentation.
91,83% des frais contiennent des pesticides
Après une campagne d’analyses de résidus de pesticides menées sur des fraises vendues en France, en provenance de France et d’Espagne, l’association publie des résultats éloquents. Sur 49 échantillons analysés, 91,83% contenaient un ou des résidus de pesticides et au total, 71,42% des échantillons contenaient des pesticides PE !
Par ailleurs, 65,38% des échantillons français comportaient au moins un résidu de pesticide PE. Plus précisément, 78,26% des échantillons espagnols contenaient au moins un résidu de pesticide PE. L’enquête a retrouvé 37 molécules différentes dont 8 Perturbateurs endocriniens différents (chlorpyriphos-ethyl, endosulfan, flutriafol, iprodione, myclobutanil, penconazole, pirimicarb, triadimenol).
18% de fraises avec des pesticides interdits
Malgré cette forte présence des pesticides, le taux de présence de résidus de la quasi-totalité des molécules trouvées était conforme à la norme souligne Générations Futures. « Nous n’avons repéré qu’un seul dépassement de Limite Maximale en Résidu (LMR) pour l’acrinathrine soit un taux de non-conformité de 2,04% » précise l’association.
Mais ces analyses ont également révélé la présence de résidus de pesticides interdits ou interdits d’usage sur la fraise dans les pays de production (France ou Espagne). Ainsi, 2 échantillons français sur 26 (soit 7.69%) contenaient de l’endosulfan, un insecticide organochloré interdit en Europe depuis 2005 et inscrit sur la liste des Polluants Organiques Persistants devant être éliminés au niveau mondial dans le cadre de la convention de Stockholm, convention mise en oeuvre sous l’égide de l’ONU. Dans le même temps, 2 échantillons espagnols sur 23 (soit 8.69%) contenaient du carbosulfan, insecticide interdit en Europe depuis 2007 s’alarme Générations Futures.
« Inacceptable »
L’enquête a également identifié la présence de pesticides d’usage interdit sur la fraise dans les pays de production. Ainsi, 3 autres échantillons français sur 26 (11.53%) contenaient des substances actives (SA) autorisées en France mais pas sur la fraise : 2 contenant de la flonicamide et un l’acétamipride. Par ailleurs, 2 autres échantillons espagnols sur 23 (8.69%) contenaient des SA autorisées en Espagne mais non autorisées sur la fraise : un contenant le spirotetramat et l’autre le dimetomorphe.
« La présence de pesticides interdits en Europe ou sur la culture de la fraise dans plus de 18% des échantillons testés est proprement inacceptable. Nous attendons une action forte du gouvernement qui doit faire rapidement cesser cette situation, sur cette culture et sur toutes les autres. » affirme François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
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