C’est bien connu, l’électricité la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Un constat qui n’a rien de virtuel lorsqu’on apprend que la simple veille de nos appareils électriques représenterait chaque année la production de deux centrales nucléaires.

Les prix de l’électricité flambent ? Pourquoi ne pas traquer le gaspillage du quotidien et débrancher lorsqu’on n’en a pas l’utilité, les télévisions, lecteurs, consoles de jeu, box internet, chargeurs de téléphones et autres cafetières, autant d’appareils électriques constamment branchés à longueur d’année et qui alourdissent notre facture ?

Loin d’être saugrenue, c’est cette question que s’est posée l’étude réalisée par WattGo pour le baromètre AFP ? Powermetrix. Et ses résultats sont révélateurs du gisement d’économies en la matière, évaluées à 86 euros par an et par foyer et globalement de 2 milliards d’euros. Car la consommation de veille serait en moyenne de 64 watts pour un foyer d’une personne, de 82 watts pour 2 personnes et de 99 watts pour 3 personnes ou plus, pour une facture annuelle d’environ 1 euro par watt de veille.

Equivalent à la production de 2 centrales nucléaires

A partir d’un panel composé de 1 179 foyers français, l’étude Powermetrix livre une estimation de la « consommation passive » et inutile gaspillée en France. Et les chiffres seraient loin d’être anecdotiques, représentant 11% de la facture d’électricité moyenne d’un ménage, soit 7 à 8 ampoules allumées toute l’année 24h/24, ou encore l’équivalent de 2 centrales nucléaires !

Plus précisément, sous l’angle de la production énergétique, cette consommation continue représente à l’échelle nationale 2 300 MW appelés en moyenne, soit 16,5 TWh d’énergie par an, ou encore plus que la production de 2 réacteurs nucléaires (la production moyenne d’un réacteur Français a été estimée à 7 TWH par RTE en 2012) précise Powermetrix. A l’échelle européenne, la consommation des appareils en veille atteindrait les 50 térawattheures, soit l’équivalent de la consommation totale du Danemark affirme l’étude.

Une consommation invisible en grande partie évitable

Fort de ces chiffres éloquents, la consommation passive étant évaluée à 82 watts par foyer en France, le baromètre conseille d’adopter des réflexes de sobriété pour limiter ce gaspillage. Eteindre la lumière lorsqu’on quitte une pièce, c’est bien, mais débrancher aussi ses appareils lorsqu’on part en week-end ou en vacances, c’est encore mieux.

« Toute cette consommation n’est pas forcément de la gabegie » relativise Luc Terral, codirigeant de Wattgo, la start-up qui réalise le baromètre. «?On a choisi une définition assez large, ce qu’on mesure, c’est tout ce qui reste branché et qui consomme sans qu’on le demande?» précise-t-il, une partie de cette consommation invisible servant par exemple à la ventilation mécanique contrôlée.

Mais pour une grande partie, le consommateur a une influence souligne Powermetrix.