Tepco a fait état hier d’une brutale hausse des taux de césium radioactif mesurée dans la nappe phréatique près de l’océan Pacifique. L’eau utilisée pour refroidir les c?urs des réacteurs se répand depuis de longs mois dans les sous-sols du site, constituant une véritable bombe écologique à retardement.
Depuis plusieurs jours, l’exploitant nippon annonce de très fortes augmentations des taux de césium radioactif dans deux forages situés entre les réacteurs et le bord de mer, atteignant jusqu’à 900 000 Bq/l pour le strontium 90 notamment. Cette forte remontée de la radioactivité dans les sous-sols du site s’explique sans doute par la lente pollution souterraine de produits de fission issus des c?urs fondus des réacteurs nucléaires qui aurait désormais atteint la nappe phréatique.
Plusieurs centaines de tonnes d’eau sont déversées chaque jour dans les sous-sols des bâtiments depuis de très longs mois. Si un dispositif de pompage et de traitement de cette eau contaminée est désormais en place pour pouvoir ensuite réinjecter l’essentiel de cette eau dans le circuit, la contamination a été très forte pendant les premières semaines après l’accident.
Bientôt une barrière « étanche » enterrée le long de l’océan
« Nous ne pouvons savoir pour le moment si l’eau contaminée s’écoule ou non dans la mer » a reconnu Tepco mardi. Avant l’installation programmée pour la mi-2014, d’une véritable barrière étanche enterrée le long de l’océan, l’exploitant est pour l’heure contraint une nouvelle fois de faire du bricolage dans l’urgence, en injectant divers produits chimiques « étanchéifiants » dans le sol, le long du quai situé entre les réacteurs 1 et 2, pour en principe freiner les écoulements vers la mer. Les travaux devraient se terminer début août 2013.
Considérant ces travaux utiles mais imparfaits, l’institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire observe cependant cette situation avec un relatif optimisme. « Les éventuels impacts écologiques devraient vraisemblablement rester localisés aux environs immédiats de la centrale du fait de l’importante capacité de dilution de l’océan » anticipe l’IRSN.
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