La dernière séance plénière du grand débat sur l’énergie s’est achevée hier sur un constat d’échec. Après 8 longs mois d’échanges, 1 000 débats territoriaux organisés un peu partout en France, qui ont mobilisé 170 000 participants, de très longues de discussions entre les différents collèges créés pour l’occasion, la synthèse du Grenelle de l’énergie version Hollande accouche d’une souris.
La grande ambition annoncée par François Hollande devait se traduire par des recommandations ambitieuses pour la France. Le grand chantier écologique débouche finalement sur une simple « synthèse des travaux du débat national sur la transition énergétique de la France », le Medef ayant menacé de quitter la table s’il avait dû s’engager sur le texte originel et contraignant porté par les écologistes.
« Réduire la consommation d’énergie de 50 % d’ici à 2050 est totalement utopique » affirme Jean-Louis Schilansky, président du comité énergie du Medef, dans Les Echos. « Le financement de la transition énergétique nous pose également problème. Comment va-t-on faire pour trouver cet argent dans le contexte actuel ? » s’interroge le représentant des pétroliers français.
Beaucoup de questions sans réponses
« Le Medef a participé de bout en bout, ils sont corédacteurs des conclusions des groupes de travail, ils ne peuvent pas dire aujourd’hui que les recommandations ne les engagent pas » estime de son côté Denis Baupin, député d’Europe Ecologie-Les Verts et vice-président de l’Assemblée nationale. « Le Medef a tiré les négociations vers le bas » déplore Pascal Durand, le secrétaire national d’EELV.
Au final, la plupart des questions reste aujourd’hui sans réponse ? Quid de la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité en France d’ici 2025 ? Quid de la fermeture de Fessenheim d’ici 2017 ? Quid de la réduction de la consommation énergétique française de 50% d’ici à 2050 ? Puisque rien n’est tranché, il reviendra au gouvernement de trancher entre une vision volontariste ou dogmatique, c’est selon, des écologistes, qui réclament un virage vert, et une vision plus pragmatique des dirigeants d’entreprise, représentés par le Medef.
« L’implication de tous a été fantastique. Je tiens à saluer le travail du comité de pilotage ainsi que du secrétaire général du débat et de son équipe ». Alors que le débat national s’est achevé sur un échec en termes de consensus, le nouveau ministre de l’Ecologie s’est lui félicité de « l’issue positive » de ces discussions.
Au gouvernement de trancher
« Il faut saluer la qualité du processus qui a permis à tous les points de vue de s’exprimer. Des consensus existent mais il demeure des divergences et c’est normal. Le principal est que tous les partenaires soient restés dans la barque » souligne un Philippe Martin résolument optimiste. « Il revient désormais au gouvernement de formuler des recommandations sur les enjeux énergétiques de notre pays. Le temps viendra alors de redonner aux élus de la République la capacité à agir sur l’avenir énergétique de la France » conclut le ministre.
Le document de synthèse nationale du débat sera remis officiellement lors de la conférence environnementale des 20 et 21 septembre 2013.
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