C’était hier la Journée internationale de la protection de la couche d’ozone. L’occasion de revenir sur une problématique climatique révélée dans les années 70 et faisant l’objet d’une gestion internationale depuis lors.
La couche d’ozone protège la vie sur Terre des effets nocifs du rayonnement ultraviolet. Au milieu des années 1970, la communauté scientifique découvre que les émissions de certains produits chimiques appauvrissent la couche d’ozone. Ces chlorofluorocarbures étaient alors utilisés dans les aérosols, les réfrigérateurs, les solvants?. Au cours des années 80, au dessus de l’Antarctique, est identifié un important appauvrissement de la couche d’ozone ( le fameux » trou dans la couche d’ozone »).
En 1987, 24 pays, dont la France, signent le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Son objectif est d’éliminer progressivement la production et l’utilisation des produits les plus néfastes pour la couche d’ozone.
Une couche en pleine reconstruction
Grâce au Protocole, entre 1988 et 2010, les émissions de ces produits chimiques ont ainsi baissé de plus de 80 %. Depuis la fin des années 1990, au dessus de la plupart des régions du monde, la couche d’ozone n’est pas devenue plus mince : elle semble se reconstituer du fait de la baisse des émissions de substances appauvrissant la couche d’ozone. Selon les projections, la couche d’ozone devrait retrouver ses propriétés d’avant 1980 d’ici à 2050 dans les latitudes moyennes et quelques années après dans les latitudes plus élevées.
Aujourd’hui, le Protocole de Montréal est ratifié par l’ensemble des 197 pays du monde, ce qui en fait le seul traité universel. Il a permis l’élimination de plus de 98% des substances appauvrissant la couche d’ozone produites et consommées (en quantité). Sur le plan de la santé publique, le Protocole de Montréal a permis d’épargner à la communauté internationale des millions de cas de cancers mortels de la peau et plusieurs millions de cas de cancers bénins de la peau et de cataractes.
La question des hydrofluorocarbones
Le Protocole de Montréal joue aussi un rôle très important dans la lutte contre le changement climatique, puisque les substances appauvrissant la couche d’ozone sont également de puissants gaz à effet de serre. Le Protocole a ainsi empêché jusqu’à aujourd’hui l’émission de 135 milliards de tonnes équivalent CO2.
La France participera aux discussions qui se tiendront lors de la 25ème réunion des Parties, du 21 au 25 octobre 2013 à Bangkok (Thaïlande). L’une des questions à l’ordre du jour sera l’encadrement des hydrofluorocarbones (ou HFC) , gaz à effet de serre à fort potentiel de réchauffement climatique utilisés comme substitut aux substances appauvrissant la couche d’ozone, dont les émissions augmentent rapidement, notamment en raison des interdictions du Protocole de Montréal.
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