Le premier Comité national des énergies renouvelables en mer s’est réuni en présence de Philippe Martin, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. La nouvelle instance de dialogue et d’échanges entre les acteurs de cette filière naissante a défini les 3 grandes priorités dans les mois à venir pour l’éolien en mer posé, l’hydrolien et l’éolien en mer flottant.
Le potentiel mondial théorique associé aux énergies renouvelables en mer représente 2 à 6 fois la consommation mondiale totale d’énergie selon l’Agence internationale de l’énergie. La France s’est fixée comme objectif l’installation d’une capacité de production électrique en mer de 6 000 MW en 2020, afin de contribuer à produire 3,5 % de la consommation d’électricité en 2020.
En la matière, la France dispose d’un fort potentiel de développement pour ces technologies, compte tenu des atouts naturels de son territoire avec 11 millions de km2 d’eaux nationales. La ressource connue est concentrée majoritairement au large des côtes de Normandie, de Bretagne et des Pays de la Loire, et des opportunités sont aussi à saisir dans les territoires d’outre-mer, et dans les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon et PACA.
Réuni par Philippe Martin, le nouveau Comité national des énergies renouvelables en mer a engagé le dialogue avec les différents acteurs de cette nouvelle filière et définit la feuille de route. Cette première édition a été l’occasion de définir les 3 grandes priorités pour le développement des énergies renouvelables en mer dans les mois à venir.
L’éolien en mer posé : 2 appels d’offres
Première priorité : l’éolien en mer posé. Suite au lancement des 2 appels d’offres, pour une puissance totale de 3 000 MW, le ministre a annoncé le lancement d’une feuille de route pour mener une réflexion sur l’architecture des appels d’offres afin d’optimiser les développements futurs.
Les machines du 1er appel d’offres devraient être progressivement installées à partir de 2017 au large de Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le 2ème appel d’offres pour l’installation d’éoliennes en mer au large du Tréport et des îles d’Yeu et de Noirmoutier a été lancé par le gouvernement en mars 2013 pour une puissance cumulée totale de 1 000 MW. Les offres sont attendues pour la fin du mois de novembre 2013.
L’hydrolien : un potentiel de 2 à 3 GW
S’agissant de l’hydrolien, après le lancement par le président de la République de l’appel à manifestation d’intérêt pour les fermes pilotes hydroliennes, il s’agit maintenant d’accompagner les porteurs de projets dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir. L’appel à manifestation d’intérêt est ouvert du 1er octobre 2013 au 25 avril 2014.
Les projets présentés devront être localisés dans les zones propices identifiées (le Raz Blanchard en Basse-Normandie et la Zone du Fromveur en Bretagne) et être connectés au réseau d’électricité national. Le cahier des charges de l’AMI précise les contours exacts des zones sur lesquelles les projets peuvent se positionner. Les fermes pilotes devront comprendre entre 4 et 10 machines produisant un minimum de 2 500 MWh par an et par machine. La technologie installée devra être suffisamment avancée : les résultats d’une démonstration en mer d’une durée minimum de 6 mois devront être disponibles avant les phases de fabrication des machines.
Les études estiment le potentiel hydrolien exploitable en France à environ 2 à 3 GW. Le gisement hydrolien dans les eaux territoriales françaises est concentré. Les zones les plus énergétiques sont situées au large de la pointe de la Bretagne, entre Ouessant et le continent, et autour du Cotentin, dans le Raz Blanchard et le Raz de Barfleur. Ces deux dernières zones concentrent l’essentiel du gisement.
L’éolien en mer flottant : soutenir le développement de cette technologie
Enfin, pour l’éolien en mer flottant, le ministre a lancé une feuille de route qui a pour objectif de soutenir le développement de cette technologie pour aller vers un déploiement pré-commercial à moyen terme. Elle commence par l’étude du potentiel et de la ressource, avec la mise en ligne mi-novembre, d’une demande d’information publiée sur le site du ministère.
Le Comité s’est fixé plusieurs défis à relever. Ainsi, pour la transition énergétique, il s’agira de réduire les coûts de ces technologies pour les accompagner vers la maturité, mais aussi d’augmenter la capacité installée en France pour contribuer à la transition énergétique.
Environ 60 % de la ressource en vent européenne pourrait être exploitée par des éoliennes flottantes, pour des profondeurs comprises entre 50 et 150 m. Plusieurs études montrent que la France dispose d’un important gisement avec une ressource nationale estimée à 200TWh/an et des durées de fonctionnement annuelles comprises entre 3 000 et 4 000 heures par an, certaines sources citent 20% du potentiel européen, en particulier en Normandie, Bretagne et région PACA.
Marché national et international
Pour l’environnement et pour les activités en mer, le gouvernement souhaite maitriser l’impact environnemental et prendre en compte les différents usages de la mer. Enfin, s’agissant de l’industrie, il faudra développer la formation et l’internationalisation des compétences, mais aussi créer des emplois pérennes et développer des filières industrielles pour le marché national et à l’export.
Destiné à proposer un espace de discussions entre les différents acteurs des énergies renouvelables en mer (administrations, industriels et énergéticiens, associations environnementales, organisations professionnelles et collectivités locales), le CNEM se réunira chaque année pour veiller au développement de ces énergies renouvelables marines ainsi qu’à la diversification du mix électrique dans le cadre de la transition énergétique. Il s’attachera à l’avenir à accompagner les acteurs industriels pour concrétiser les opportunités ouvertes pour la France en termes de développement industriel et de croissance économique précise le gouvernement.
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