Près de 80 000 habitants seraient impactés par les nuisances sonores de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique à terme, dans le scénario d’un maintien des activités commerciales selon la DGAC. Le maintien de cet aéroport proche du centre ville coûterait presque aussi cher que le projet de Notre-Dame-des-Landes qui a la faveur de la Direction générale de l’aviation civile.
Si elle sera certainement taxée d’orientée par certains, l’étude publiée hier par la Direction du transport aérien et le service technique de l’aviation civile (STAC) de la Direction générale de l’aviation civile est éloquente. L’abandon du projet d’aéroport du Grand Ouest de Notre Dame des Landes serait neutre en terme de coût, au regard de la facture relative aux aménagements nécessaires à opérer sur l’actuel aéroport nantais, sans compter les nuisances sonores qui impacteront beaucoup de Nantais.
Et s’il était préférable de construire un nouvel aéroport optimisé et peu impactant pour la population que d’en réaménager un vieux à grand frais qui occasionnera d’importantes nuisances sonores ? A en croire l’étude commandée par l’Etat, la réponse semble évidente. Sur le plan financier, les deux options semblent se tenir.
Quasiment le même prix
Pour la DGAC, l’adaptation de l’actuel aéroport coûterait 825 millions d’euros, pour absorber la hausse du trafic attendue qui passera de 4 à 9 millions de passagers. Selon cette expertise, tous les bâtiments et équipements nécessaires au fonctionnement de l’aérodrome devraient être déplacés d’ici 2020, à l’exception de la tour de contrôle et une deuxième aérogare serait construite.
Cette facture est très proche des 807 millions d’euros budgétés pour le projet de Notre Dame des Landes, même s’ils n’intègrent pas les faux frais relatifs notamment au rachat du foncier. Mais ce n’est pas tout car les experts de l’aviation civile évoquent également la nécessité de rallonger une piste d’atterrissage déjà obsolète.
« Un allongement de la piste à 3.600 mètres devra être programmé » pour accueillir tous les types d’avions estime la DGAC. Ces travaux nécessiteraient la fermeture de l’aéroport de Nantes pendant 3 à 6 mois précisent les experts.
80 000 Nantais impactés par des nuisances sonores en cas de maintien
L’étude s’est également penchée sur l’impact du maintien de l’aéroport en matière de nuisances sonores. Des cartes de bruit prévisionnelles et des estimations du nombre de personnes soumises aux nuisances sonores ont été réalisées pour un trafic de 6, 7 et 9 millions de passagers à l’horizon 2030.
« Les résultats montrent clairement une forte augmentation des nuisances sonores et des populations impactées » affirme la DGAC. Près de 80 000 habitants seraient concernés à terme. Les avions survolent le centre de Nantes, à forte densité de population, à moins de 400 m de hauteur rappelle l’étude.
Actuellement, les avions survolent aussi, à moins de 300 m d’altitude, le lac de Grandlieu, au sud, site exceptionnel classé en zone Natura 2000. Avec la croissance du trafic, les habitants du centre de Nantes subiraient à terme, aux heures de pointe, le passage d’un avion toutes les 2 minutes prévient la DGAC.
La DGAC préconise le transfert à Notre Dame des Landes
En outre la zone soumise à de très fortes contraintes d’urbanisme, notamment l’interdiction de construire de nouveaux logements, s’étend significativement. De nombreux terrains, situés en milieu urbain, proche des équipements et bien desservis seraient gelés, en totale contradiction avec les politiques de densification des villes et de lutte contre l’étalement urbain, dans une agglomération où la démographie est particulièrement dynamique souligne l’étude.
Cette étude confirme les avantages du transfert de l’activité aéroportuaire sur le nouveau site de Notre Dame des Landes, pour lequel la population impactée par les nuisances sonores ne dépassera pas 2 700 personnes à terme, conclue la DGAC.
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