A quelques semaines de l’hiver, la situation énergétique de la France est contrastée en matière d’électricité. Si l’équilibre entre l’offre et la demande devrait être assuré dans les prochains mois même en cas sauf en cas d’hiver très rigoureux, l’offre devrait se révéler insuffisante dans les prochaines années, fragilisant le réseau.
Comme chaque année, RTE, filiale réseau et transport d’EDF, a fait hier le point sur la situation de la France en matière d’électricité. A l’occasion de la présentation du bilan prévisionnel pour l’hiver 2013-2014, Dominique Maillard, président de RTE a évoqué un premier scénario favorable en cas d’hiver « normal » qui permettrait à la France d’être exportatrice, grâce à une « bonne disponibilité du parc de production français » et une consommation stable.
A l’inverse, en cas de froid intense et durable (8°C en dessous des normales) ou de dégradation notable de la disponibilité des moyens de production, le recours à des importations d’électricité n’est pas à exclure, évaluées entre 3 000 MW et 4 000 MW, sur la base d’une consommation supplémentaire de 2 300 MW à chaque degré négatif en moins. Confiant, RTE estime que le dispositif actuel permet d’importer entre 8 000 et 10 000 MW.
La Bretagne et le Sud toujours fragiles
Si le bilan prévisionnel 2013-2014 de RTE est donc plutôt rassurant sur le plan national, la situation est plus précaire au niveau local, plus précisément dans les 2 « péninsules électriques » de l’Hexagone qui pose problème chaque hiver. Nettement déficitaires en raison d’un déficit de production d’électricité, la Bretagne et la région Alpes-Provence-Côte d’Azur resteront des zones problématiques cet hiver.
En la matière la situation devrait progresser évoluer lorsque les « filets de sécurité » seront opérationnels. Deux lignes souterraines de 225 000 volts dans chacune des 2 régions sont actuellement en cours de construction, comme une centrale de production à cycle combiné au gaz à Landivisiau, dans le Finistère.
A moyen et long terme, cet équilibre toujours précaire pourrait être bousculé prévoit RTE. Car si la consommation est actuellement plutôt atone en raison de la crise, la production disponible dans les prochaines années, notamment de fioul et charbon, et aussi de gaz va se réduire. A partir de 2016, il est à craindre que « les marges de la sécurité de l’alimentation en électricité de notre pays se réduisent fortement d’année en année ».
Sécurité d’approvisionnement plus assuré à partir de 2016
« Cette dégradation prévisionnelle des marges, si elle n’est pas compensée par la création de nouvelles capacités de production ou d’effacement, ne permettrait pas, à partir de 2016, d’assurer de manière satisfaisante la sécurité d’approvisionnement en cas de vague de froid intense comparable à celle de février 2012 » annonce RTE. Pour préparer l’équilibre offre demande de demain, l’opérateur français va mettre prochainement en consultation du public son schéma décennal de développement du réseau.
Sur les 10 prochaines années 1,5 milliards d’euros en moyenne, par an seront consacrés à ces travaux de grande ampleur : 1 milliard d’euros de développement d’ouvrages neufs, 400 millions de renouvellement d’infrastructures existantes et 100 millions de raccordements de moyens de production.
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