Selon les chiffres révélés aujourd’hui par l’AFP, sept logements HLM sur dix contiendraient de l’amiante. Si cette exposition ne poserait pas de problème sanitaire pour les occupants, les bailleurs sociaux vont toutefois devoir agir en conformité avec la nouvelle norme en vigueur. Or, les travaux que cela engendre représentent une véritable bombe à retardement financière.
La réforme de la réglementation sur l’amiante, qui entrera progressivement en vigueur au 1er juillet 2015, impose des normes drastiques lors des travaux d’assainissements dans les bâtiments contenant de l’amiante. Elle prévoit en effet que le seuil d’exposition des ouvriers doit être divisé par dix et impose aux entreprises des obligations de formation et de protection renforcée lors des travaux. Autant de mesures qui risquent de plomber le coût des travaux, et ce , que l’amiante soit friable, ou emprisonnée dans des matériaux.
Une facture de 21 milliards d’euros
Cette réforme pourrait alors avoir des répercussions financières énormes pour certains bâtiments et notamment les logements HLM. En effet, tous les logements construits avant 1977 présentent de l’amiante en grande quantité.
« Cela représente à peu près 70% de notre parc. Cela impose d’avoir des dispositifs adaptés lorsqu’on engage des travaux de rénovation ou de démolition, y compris des travaux d’entretien courant, comme le percement d’une cloison ou l’enlèvement d’anciennes peinture« , explique à l’AFP Christophe Boucaux, en charge des questions énergétiques et du développement durable à l’Union sociale pour l’habitat (USH). « Tous les organismes HLM sont mobilisés sur cette question, parce que les enjeux sont colossaux« , ajoute-t-il.
Selon les estimations de l’USH, la nouvelle réglementation engendrera en effet 21 milliards d’euros de coûts supplémentaires pour les bailleurs sociaux. Ce surcoût étant financé sur leurs fonds propres, « nous estimons que cela réduire notre activité de 30% » explique Gilles Dal, directeur général d’Eure Habitat.
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