Les victimes d’arnaques aux panneaux solaires se multiplient en France. Si les énergies renouvelables séduisent les Français, souvent à juste titre, certaines entreprises en profitent pour surfer sur une solution énergétique encore mal connue au cadre règlement complexe et fluctuant. Comment éviter de tomber dans le panneau ?
Publicités en tout genre et de tous supports, démarchages téléphoniques, démarchages à domicile, etc. Tout le monde a déjà été sollicité au moins une fois pour installer sur son toit des panneaux photovoltaïques. A chaque fois, la mariée est la plus belle, avec des arguments commerciaux chocs sur une offre qui serait simple, rentable rapidement, garantie, et même parfois présentée comme gratuite car auto-financée grâce à la revente de l’électricité produite à EDF.
Sur le principe, n’importe qui, personne physique ou personne morale, peut devenir un producteur d’électricité et injecter dans le réseau tout ou une partie de sa production. Sur simple demande, cette électricité produite peut être achetée par EDF ou les « entreprises locales de distribution » d’électricité à un tarif d’achat déterminé par l’État.
Un coût global à prendre en compte
Mais bien entendu, les choses sont un peu plus compliquées. Car investir dans un système photovoltaïque, c’est prendre en compte le coût global du dispositif à savoir celui :
– de l’étude préalable éventuelle (lors d’une montage juridique spécifique ou de systèmes de taille conséquente par exemple)
– du matériel et de son installation
– du raccordement au réseau
– des intérêts d’emprunt éventuels
Et ce n’est pas tout, car un système photovoltaïque implique également un coût de maintenance et d’entretien. Même modéré, il est néanmoins bon de l’intégrer à la facture globale du dispositif. Si la durée de vie des modules est prévue pour 20 à 30 ans, au-delà du remplacement de l’onduleur à prévoir tous les 5 à 10 ans, il faut prendre en compte également les charges d’accès au réseau, fixées par le gouvernement, facturées tous les ans par le gestionnaire de réseau (ERDF ou l’entreprise locale de distribution) en charge du raccordement.
En la matière, il faut compter sur une facture annuelle du Tarif d’Utilisation du Réseau Public (TURPE 3) comprise entre 52 et 650 ? HT selon la puissance installée. Enfin, certains assurances multi-risques habitation facturent jusqu’à 50 euros par an, les particuliers disposant d’une installation photovoltaïque.
Entre 10 000 et 15 000 ? TTC pour une installation de base
Évidemment, ce coût total pour la fourniture et la pose d’une installation de panneaux solaires photovoltaïques est variable selon les équipements, les services, les garanties proposées et les contraintes liées à l’installation des panneaux solaires en toiture. En moyenne, il faut prévoir une facture minimale comprise entre 10 000 ? TTC et 15 000 ? TTC pour une petite installation de panneaux solaires de 3 KWC en 2013, en prenant en compte le prix du raccordement à EDF. Les panneaux solaires photovoltaïques représentent environ 60% de la facture d’une installation reliée au réseau, 15% pour l’onduleur et 25% pour les éléments de montage et la pose.
Au regard de ces coûts, même si l’aspect purement technique ne pose pas de problème, les retours sur investissement sont rarement mirifiques et souvent beaucoup plus longs que les promesses commerciales des vendeurs. Mais les problèmes notamment techniques peuvent malheureusement être nombreux.
Avant toute décision, il convient au préalable de vérifier l’ensoleillement moyen de la région où seront installés les panneaux solaires. Si le Sud est généralement plus ensoleillé, certaines régions du Nord de la France peuvent bénéficier d’un ensoleillement intéressant. Voir la carte de l’ensoleillement de l’hexagone.
Une toiture bien exposée, bien inclinée… et en bon état
Cette information vérifiée, il faut ensuite naturellement identifier l’orientation et l’inclinaison exactes de sa toiture photovoltaïque. L’orientation et l’inclinaison des panneaux solaires photovoltaïques ont en effet une influence réelle sur la productivité de votre système solaire photovoltaïque. L’orientation optimale est évidemment plein Sud et l’inclinaison optimale est de 30° par rapport à l’horizontale.
A noter qu’en fonction des types de panneaux solaires photovoltaïques, les fabricants préconisent une pente minimale afin d’éviter la stagnation d’eau. En la matière, il convient de préciser qu’on peut mesurer cette inclinaison en degré ou en pourcentage, sachant que les valeurs sont différentes, une pente de 4° étant par exemple équivalente à une pente de 7%.
Et ce n’est pas tout. Car même en cas de toiture plein Sud et bien inclinée, un ombrage de bâtiments voisins, d’une cheminée ou des végétations peut limiter fortement le rendement d’une installation. Temporaire ou durable, tout ombrage est à éviter au risque de réduire fortement sa production d’électricité.
Choisir le bon installateur
Enfin, il faut vérifier la qualité de sa toiture. Quel intérêt d’investir dans la pose d’une installation solaire sur une toiture en mauvais état, pour devoir démonter et remonter son installation quelques années plus tard, en payant de nouveau ces frais d’installation ?
Ces éléments vérifiés, il est temps désormais de choisir soigneusement le professionnel sérieux et compétent, qui permettra de bénéficier des différentes aides et primes disponibles grâce notamment à sa qualification QualiPV. Géré par l’organisme Qualit’EnR, ce label privé est accordé aux installateurs de panneaux solaires photovoltaïques qui suivent une formation spécifique, et permet aux clients de bénéficier notamment des aides accordées par les conseils régionaux.
S’agissant du matériel, il convient évidemment de privilégier les panneaux de qualité. En la matière, le label AQPV renforce les critères de qualité des modules photovoltaïques par rapport à la réglementation en vigueur et ceux dont l’assemblage a été réalisé en France et/ou dont les cellules sont fabriquées en France.
Il est enfin conseillé de vérifier la garantie du constructeur et la référence aux normes internationales en vigueur. A noter qu’il faut compter en moyenne de 2 à 5 jours pour installer des panneaux photovoltaïques sur une toiture classique.
A retenir
– Ne jamais se précipiter mais au contraire prendre le temps de murir son projet (ensoleillement, inclinaison…)
– Se renseigner sur l’entreprise avant de signer tout bon de commande
– Exiger une attestation d’assurance responsabilité civile de l’entreprise et des preuves de son sérieux et de sa fiabilité
– Consultez son banquier sur le dossier de crédit proposé
– Ne jamais signer le PV de réception des travaux avant le bon raccordement de l’installation au réseau
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