Jean-Luc Baradat, président de la start-up brestoise 450, qui vient de lancer le Compte épargne CO2, une initiative écologique et innovante permettant à tous, particuliers comme entreprises, de bénéficier de crédits monnayables en fonction des réductions de CO2 réalisées. Explications sur une première mondiale qui est testée depuis début novembre en Bretagne dans le Finistère.
En quoi consiste exactement ce Compte épargne CO2 ?
C’est très simple. Il a pour vocation d’inciter les ménages et les entreprises à réduire leurs émissions de CO2. Donc à chaque fois que vous baissez vos émissions, on va vous créditer la quantité de CO2 économisée sur ce compte épargne.
Par exemple, si vous changez votre chaudière fioul pour une chaudière bois de dernière génération ou une pompe à chaleur, vous économisez 7 000 kg de CO2 qu’on va vous créditer sur votre compte épargne CO2.
Quel est le modèle économique du dispositif, est-il financé par des aides publiques ?
Quand un ménage est crédité de 7 000 kg de CO2, soit il le revend à des entreprises qui compensent leurs émissions, et le ménage reçoit alors de l’argent, sur la base de 52,64 ? les 1 000 kg, soit il les utilise en achetant à nos partenaires, un billet de train par exemple, d’une valeur d’environ 800 ?.
Le modèle se finance-t-il par lui-même, la plateforme ne bénéfice pas d’aides publiques ?
Non, il n’y a pas d’aides publiques. Mais les crédits de CO2 générés sur la plateforme viennent en déduction des crédits carbone de la France. Depuis l’accord de Kyoto, la France dispose d’un quota d’émission de 564 millions de tonnes de CO2 qui doit baisser de 20% d’ici à 2020. On a reçu un agrément spécifique pour ce dispositif.
Cette plateforme est-elle entièrement opérationnelle aujourd’hui ?
Le Compte épargne CO2 est actuellement ouvert uniquement dans le Finistère pour le tester grandeur nature.
Avez-vous des partenaires associés au projet ?
Nos partenaires sont notamment la SNCF, le Crédit Mutuel Arkea et la Ville de Brest.
Ambitionnez-vous de le déployer rapidement en France voir à l’international ?
En France le plus vite possible en 2014. Et à l’international, dès qu’on de l’argent pour financer son développement. C’est une première mondiale qui peut fonctionner partout. Ce n’est pas une innovation technologique, mais c’est une vraie innovation monétaire et sociétale.
Qu’est-ce que doit faire un Finistérien qui serait intéressé ?
Il va sur le site compteepargneco2.com et il ouvre tout simplement son compte. Après s’il décide d’aller au bureau en covoiturage au lieu d’y aller avec sa voiture, ça lui fait économiser 4 000 ? d’essence et d’entretien de voiture, mais aussi 1 000 kg de CO2 que seront crédités sur son compte épargne CO2.
Comment faire la preuve de ces actions de réduction du CO2 ? Toute action efficace sur la réduction de CO2 peut-elle donner droit à des crédits ?
Oui tout à fait. Il suffit de faire la preuve de ces actions en joignant par exemple les factures relatives à ces actions sur le site.
Pour en savoir + : http://compteepargneco2.com/
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