Les tatoueurs sont en colère. Sur le principe de précaution, une soixantaine d’encres de couleurs seront en effet interdites en France à partir du 1er janvier prochain, ces pigments étant suspectés d’être cancérigènes.

Un arrêté ministériel publié discrètement en mars dernier, sur recommandation de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), va bientôt interdire l’utilisation de 59 colorants utilisés dans les produits cosmétiques, et notamment dans les encres de tatouage « pour des raisons de sécurité ». L’affaire est prise très au sérieux par le Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT) qui dénonce une interdiction « sans réels fondements scientifiques ».

Une délégation du SNAT, composée notamment de « Tin-tin » son président, et de « Grenouille » son secrétaire, a été auditionnée hier à l’Assemblée nationale. Le syndicat des tatoueurs affirme qu’une pétition réclamant l’annulation de cet arrêté aurait déjà rassemblé plus de 100 000 signataires.

« C’est une loi franco-française qui passe au-dessus de la législation européenne. Il y a au moins 4 000 boutiques en France qu’on va faire fermer » s’est plaint Tin-tin ce matin aux micros de RMC. « Il n’y a pas d’alerte sanitaire, c’est un arrêté tellement idiot » souligne le fameux tatoueur parisien.

Vers une grande manifestation des tatoueurs et tatoués ?

Espérant une issue positive à leur démarche de lobbying auprès des politiques, les tatoueurs restent cependant mobilisés. Si cette voie politique se révélait négative, ils évoquent la possibilité d’organiser une grande manifestation « en dernier recours ».

En fait, malgré cette interdiction, les tatoueurs pourront encore utiliser en 2014 des dizaines de colorants de couleur rouge, blanc, noir, jaune violet et brun affirme l’ANSM. Faux affirme Tin-tin, le représentant des tatoueurs français, qui précise que ces couleurs ne sont pas utilisables par les tatoueurs.

10 % des Français seraient tatoués aujourd’hui, dont 20 % des 25-35 ans.