La France est toujours championne en matière de consommation de médicaments anxiolytiques.Dans un point d’information publié sur son site hier, l’Agence nationale du médicament, revient sur cette consommation de nouveau en hausse de benzodiazépines, anxiolytiques et hypnotiques. C’est pourquoi, un nouveau plan d’actions va être proposé par les autorités sanitaires courant 2014 pour mieux encadrer ces prescriptions de benzodiazépines et mieux informer professionnels de santé et patients sur leurs risques afin de prévenir la banalisation de leur recours.
L’ANSM s’inquiète donc aujourd’hui d’une reprise à la hausse de la consommation de benzodiazépines en France. Les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central et qui possèdent des propriétés anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxantes et anticonvulsivantes. En 2012, 22 benzodiazépines ou apparentées étaient commercialisées en France.
Entre 2012 et 2013, 3 benzodiazépines ont fait l’objet de mesures particulières : le clonazépam, pour lequel des conditions d’accès restreintes ont été mises en place en France, le flunitrazépam qui a été retiré du marché français pour des raisons commerciales, le tétrazépam dont la réévaluation du rapport bénéfice/risque initiée par la France a abouti à son retrait du marché en Europe en juillet.
De nouvelles données présentées dans ce rapport confirment la reprise de la consommation globale de benzodiazépines initiée depuis 2010. Cette reprise est sous tendue par la progression de la consommation d’anxiolytiques et d’hypnotiques, malgré la baisse importante de la consommation du tétrazépam qui est retiré du marché depuis[ et du clonazépam (-70 % entre 2011 et 2012).
Les femmes d’abord
Avec 131 millions de boites vendues en 2012, les benzodiazépines représentent à elles seules 4% de la vente totale de médicaments en France en 2012. Ce sont près de 11,5 millions de personnes qui ont consommé au moins une fois ce type de médicament en 2012, et majoritairement des femmes, pour lutter contre l’anxiété ou les insomnies. En effet, une femme sur trois de plus de 65 ans consomme quotidiennement une benzodiazépine.
Mais ces médicaments ne sont pas sans effets secondaires. Chez le sujet âgé notamment, la consommation de benzodiazépines peut favoriser les chutes et perturber la mémoire. Certaines études récentes font également état du lien potentiel entre ces substances et la survenue d’une démence.
Afin de limiter la consommation et les risques des benzodiazépines, les autorités sanitaires françaises ont mis en place depuis 20 ans un certain nombre d’actions sur le plan réglementaire mais aussi en termes d’information et de communication. Devant le constat d’une consommation toujours très importante de benzodiazépines, d’une large prescription en particulier pour des durées trop longues et de la présence de risques liés à leur utilisation, les autorités sanitaires dont l’ANSM souhaitent mettre en place un nouveau plan d’actions.
A cette fin, les professionnels de santé, médecins prescripteurs et pharmaciens, seront consultés et impliqués directement dans la mise en place de mesures qui devraient survenir dans le courant de l’année 2014.
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