Avec le prix du tabac qui augmente régulièrement, un marché parallèle connait une réelle expansion. Mais, s’il s’agit le plus souvent de paquets achetés aux frontières du pays et revendus en France, des cigarettes de contrebande alimentent également ce marché. Or, Europe 1 a mené l’enquête auprès des douanes françaises afin de connaître le contenu de ces cigarettes de contrebande et le constat est alarmant : on y retrouve cheveux, ciment, poils de bêtes, déjections de souris…
Fumer devient un luxe. A 7 euros le paquet de cigarettes le plus vendu, fumer représente désormais un poste important dans le budget des ménages. Pour contourner ces hausses successives, certains ont alors recours à un autre circuit d’approvisionnement. Et, si nombreux sont ceux qui franchissent les frontières du pays pour aller se fournir en Belgique, Espagne ou encore en Allemagne, un marché de contrebande alimenté par des réseaux bien organisés a également vu le jour.
Déjections de souris
Des journalistes d’Europe 1 ont alors chercher à savoir ce que contenaient ces cigarettes de contrebande. Pour ce faire, ils ont interroger les Douanes françaises et le bilan de leur laboratoire de Marseille est alarmant. Les cigarettes de contrebande saisies contiennent le plus souvent trois fois plus de cadmium et d’arsenic, sept fois plus de mercure et huit fois plus de plomb que ls cigarettes « officielles ».
Mais le plus inquiétant reste qu’elles contiennent également des produits inédits jusqu’à présent : « du ciment, des sciures de bois, du plastique, des morceaux de tissus, de cheveux, mais aussi des poils de bêtes« , rapporte en effet Europe 1. « On a même retrouvé des déjections de souris, puisqu’on a mis en évidence des fabrications en Chine qui se faisaient en sous-terrain, sous des bâches, enterré dans la terre. On y a donc retrouvé (des traces) de rats, d’insectes, de vers« , confie à la radio Denis Olivier, responsable du laboratoire.
Le papier entourant ces cigarettes est également de mauvaise qualité. Il ne répond en effet pas aux normes en vigueur. « La réglementation européenne définit le potentiel incendiaire, c’est-à-dire qu’une cigarette va pouvoir s’arrêter toute seule s’il n’y a pas d’aspiration sur le bout de la cigarette. C’est fait pour éviter des incendies, notamment lorsque les gens fument dans leur lit. Or les cigarettes de contrefaçon n’ont pas ce dispositif-là« , explique encore Denis Olivier. Et, même le filtre est contrefait. Au lieu de la ouate habituelle, les réseaux utilisent du polypropylène, un plastique.
D’une façon générale, les cigarettes alimentant le marché européen proviennent de Chine et des pays d’Europe de l’est.
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