Monsanto, le géant américain de la semence OGM, tant décrié par toutes les organisations écologistes, lorgne de plus en plus vers la solution bio pour les cultures. Après les Allemands Bayer et BASF, deux autres ténors du secteur, Monsanto s’intéresse de plus en plus à ce marché en pleine expansion, au grand dam du ministre de l’Agriculture français.
Qui l’eut cru? Et si Monsanto devenait le numéro un de la culture biologique? Alors que les méfaits des pesticides sur la santé sont désormais reconnus, de plus en plus d’agriculteurs ont recours aux produits naturels dits de biocontrôle. Et l’expansion de ce marché attire bien évidemment les fabricants, Monsanto en tête. Mais voir le géant de la semence génétiquement modifiée se tourner vers le bio, cela a de quoi surprendre.
Déjà en 2012, les concurrents allemands de Monsanto, Bayer et BASF ont flairé les opportunités de ce nouveau marché et ont racheté respectivement AgraQuest et Becker Underwood, deux entreprises tournées vers les solutions bio. En décembre dernier, l’Américain s’est allié au danois Novozymes, le numéro un des enzymes alimentaires et industriels.
L’union fait la force
Mais, l’arrivée de ces géants de la semence inquiète le ministre de l’Agriculture français, Stéphane Le Foll, qui voit le savoir-faire français menacé. « Face aux géants de la chimie, il faut qu’on crée des géants du biocontrole« , explique-t-il à l’AFP. Et la France dispose d’un savoir-faire avec une vingtaine de petites et moyennes entreprises très innovantes sur le sujet, comme Goëmar, Biotop ou encore Agrauxine.
« Comme les groupes tels que Monsanto ont une surface financière plutôt importante, ma crainte, c’est qu’ils viennent avaler ceux qui sont en train de créer des choses nouvelles« , ajoute le ministre. C’est pourquoi il a décidé de réunir en mars dernier les acteurs français de la solution biologique, afin de « voir ce qu’on peut faire pour mieux se coordonner, pour mieux se soutenir, pour leur apporter un relais au niveau international ».
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