Pour la première fois en France, un cancer des ovaires pourrait être reconnu maladie professionnelle après une exposition prolongée à l’amiante. La femme, décédée aujourd’hui, avait travaillé plus de vingt ans à couper des cordons d’amiante.
Alors que les tribunaux ont reconnu plusieurs maladies respiratoires comme des maladies professionnelles liées à l’exposition à l’amiante, pour la première fois, un cancer des ovaires pourrait également être reconnu comme telle. Il s’agit du cas d’une femme , décédée en 2010 des suites d’un cancer des ovaires, après avoir travaillé durant plus de vingt ans dans une usine de fabrication de chaudières, à couper des cordons d’amiante, activité au cours de laquelle elle a respiré ces redoutables fibres cancérogènes.
Pour le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles Nord-Pas de Calais-Picardie, le CRRMP, sollicité par le tribunal des affaires de la sécurité sociale, « le délai d’apparition ( plus de 20 ans) de la pathologie présentée est tout à fait compatible avec les données scientifiques. Pour toutes ces raisons, il convient de retenir un lien direct et essentiel entre l’affection présentée et l’exposition professionnelle ».
Le cancer des ovaires au tableau des maladies professionnelles
Le Tass des Ardennes avait été saisi par la famille de la victime après un premier refus du CRRMP du Nord-Est en juillet 2010. Mais le recours s’appuie sur un avis rendu par le Centre international du cancer et qui faisait état de l’existence de preuve reliant l’amiante à des cancers du larynx et des ovaires. De son côté, l’Andeva, l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante, appelle à ce que le cancer des ovaires et le cancer du larynx soient inscrits « sans délai » dans le tableau des maladies professionnelles liées à l’amiante.
Le Tass devrait rendre sa décision dans les prochains jours mais l’issue ne fait aucun doute.
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