Alors que François hollande annonçait les mesures du nouveau plan cancer, mettant l’accent sur le dépistage, le Centre International de Recherche sur le Cancer publiait le World Cancer Report 2014, annonçant près de 22 millions de nouveaux malades du cancer en 2030, soit 8 millions de plus qu’en 2012.
En dépit des progrès de la médecine, le cancer continue sa progression mondiale et les chiffres annoncés le CIRC , agence de l’OMS spécialisée sur le cancer, ont de quoi faire peur. En effet, selon l’étude menée par plus de 250 chercheurs de plus de 40 pays différents, le « fardeau du cancer se développe à un rythme alarmant« , le nombre de nouveaux cas annuels de cancer risquant de quasiment doubler d’ici 2030. Le nombre de nouvelles personnes touchées par la maladie devrait attendre les 22 millions annuels en 2030 contre 14 millions en 2012. Quant aux décès, ils devraient passer de 8,2 à 13 millions.
Disparités géographiques
Comme toujours, d’importantes disparités géographiques existent en la matière et les pays les plus pauvres seront bien évidemment les plus touchés. « En raison de la croissance et du vieillissement des populations, les pays en développement sont affectés de manière disproportionnée par l’augmentation du nombre des cancers. Plus de 60% du nombre total des cas de cancer dans le monde surviennent en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et du Sud, et ces régions enregistrent environ 70% des décès par cancer dans le monde, une situation aggravée par l’absence de détection précoce et d’ accès aux traitements« , indique le rapport.
Sur le podium des cancers les plus rencontrés, on retrouve sur la première marche le cancer du poumon avec 1,8 millions de cas diagnostiqués en 2012, suivi du cancer du sein et du colon. Or, ce cancer du poumon est également le plus meurtrier. Christopher Wild, directeur du Cric dresse alors un tableau plutôt sombre de la situation. « Compte tenu de la croissance, du vieillissement de la population et du développement de facteurs de risques comme le tabagisme, la sédentarité et les changements de régime alimentaire, la situation devrait fortement s’aggraver dans les prochaines décennies« , explique-t-il.
Prévention et dépistage précoce
François Hollande annonçait en début de semaine les mesures du nouveau plan cancer français, mettant l’accent sur la prévention et le dépistage. C’est bien là la clé selon les spécialistes : campagne de vaccination contre le papillomavirus, responsable du cancer de l’utérus, campagne antitabac, lutte contre l’obésité et lutte contre les pollutions. « Les gouvernements doivent démontrer leur engagement politique et accélérer la mise en ?uvre de programmes de dépistage et de détection précoce de haute qualité, qui doivent être considérés comme un investissement et non comme un coût« , explique le Dr Bernard W. Stewart, co-rédacteur du World Cancer Report 2014 .
« En dépit de progrès prometteurs, ce rapport montre que nous ne pouvons pas régler le problème du cancer grâce aux seuls traitements », ajoute Christopher Wild. « Une plus grande mobilisation pour la prévention et la détection précoce est maintenant absolument nécessaire, pour compléter les traitements et faire face à l’augmentation alarmante du fardeau du cancer au niveau mondial« .
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