Après la démonstration de force des opposants au projet d’ aéroport de Notre-Dame-des-Landes ce week-end à Nantes, l’attitude des écologistes, présents au gouvernement, suscite une nouvelle fois la polémique. Tandis que le Premier ministre somme les écologistes de sortir de « l’ambiguïté« , la presse remet une nouvelle fois en cause la place Cécile Duflot au gouvernement qui continue de défier l’autorité de Jean-Marc Ayrault.
Samedi, le centre-ville de Nantes a été le théâtre de violents heurts entre les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et les forces de l’ordre. Les violences lors de la manifestations ont été jugées comme « inacceptables dans un état de droit » par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, par ailleurs ex-maire de Nantes. « Tous ceux qui exercent des responsabilités publiques doivent condamner les squatteurs de la Zad, organisateurs délibérés de ces violences« , a-t-il ajouté, interrogé par Presse-Océan.
Et tandis que Cécile Duflot, ministre écologiste du gouvernement annonçait samedi, avant la manifestation, être « de c?ur » avec la mobilisation de Nantes, Jean-Marc Ayrault demande à EELV de « sortir de l’ambiguïté« . De part son attitude ambiguë pour un membre du gouvernement, la ministre du Logement a suscité de violentes réactions tout le week-end. Benoist Apparu, son prédécesseur au Logement ne comprend pas « qu’un président de la République et un Premier ministre laissent faire ça« . Et, si la ministre bénéficie du soutien d’Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale des verts, la presse se montre beaucoup plus intraitable.
Assumer ou démissionner
« Il serait temps que François Hollande se rende compte que les Verts, ses insupportables alliés, ont un pouvoir de nuisance inversement proportionnel à leur pouvoir électoral« , écrit ce matin Paul-Henri du Limbert dans le Figaro. Il est revient par Michel Urvoy de Ouest-France, qui considère que « si Cécile Duflot, qui soutenait la manifestation, Jean-Vincent Placé et Emmanuelle Cosse, qui y participaient, refusent les décisions prises, ils doivent en tirer les conséquences politiques… Après le débat vient un moment où il faut assumer ou démissionner« .
« Pendant combien de temps encore la grotesque ‘comédie du pouvoir’ entre le PS et EELV va-t-elle durer ? Il faut vraiment que les Verts aiment les maroquins pour rester dans un gouvernement dont ils ne cessent de dénoncer la politique. Et il faut que l’exécutif soit sacrément dans le besoin (électoral) pour tolérer les manquements des écolos à la solidarité gouvernementale« , s’emporte de son côté Jacques Camus, éditorialiste de Groupe centre-France.
Quant à Dominique Garraud, de la Charente Libre, il doute de l’avenir politique du Premier ministre qui « faute d’avoir tenté de trouver un compromis acceptable par tous sur le dossier épineux de Notre-Dame-des-Landes (…) se retrouve lesté d’un boulet qui pourrait à terme lui être politiquement fatal« .
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