GDF Suez a annoncé jeudi une terrible perte nette de 9,7 milliards d’euros en 2013, plombée par 14,9 milliards d’euros de dépréciations d’actifs dans ses centrales et ses stockages de gaz en Europe. Son président Gérard Mestrallet évoque une crise « durable et profonde » de la demande d’électricité et d’une perte massive de rentabilité.
Si cette annonce avait été anticipée par les marchés financiers, elle reste une très mauvaise nouvelle pour GDF Suez et le secteur. Car si le résultat net récurrent du géant français ressort à 3,4 milliards d’euros pour 2013, il se transforme en très lourde perte de 9,7 milliards d’euros, lorsqu’on prend en compte les dépréciations d’actifs évaluées à près de 15 milliards d’euros.
« Les comptes 2013 traduisent ma volonté de transformation radicale et rapide du groupe » affirme Gérard Mestrallet dans une interview accordée au Monde. Pour le patron de GDF Suez, la branche Energie Europe est « frappée par la baisse de la demande, la concurrence d’un charbon américain bon marché et d’importantes surcapacités dans les centrales thermiques ».
Investir dans le monde nouveau
Constatant cette crise « durable et profonde » du secteur de l’énergie en Europe, Gérard Mestrallet a décidé de « passer tout le bilan à la paille de fer » en passant des dépréciations comptables à hauteur de 14,9 milliards d’euros « à la mesure de la radicalité des choix » pris pour GDF Suez. « Je veux changer la culture de l’entreprise et investir dans le monde nouveau, qui passe par notre implication dans la transition énergétique en Europe et l’accélération de notre développement dans les pays à forte croissance » annonce le président français.
Malgré ce constat sévère, aucun pessimisme pour l’avenir. Concrètement, le groupe entend notamment se développer « dans toutes les formes de renouvelables produisant de la chaleur ou de électricité » comme la biomasse, le biogaz, l’éolien, le solaire, la géothermie et les énergies marines, mais aussi dans les services à l’énergie, où GDF Suez est leader en France, en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. M
« Ces dépréciations (…) n’impactent ni [la] trésorerie ni [la] solidité financière » de GDF Suez, « une des meilleures du secteur » souligne Gérard Mestrallet qui se veut optimiste.
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