Après la nouvelle intrusion hier de militants de Greenpeace dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Fessenheim, le ministre de l’Ecologie réagit aujourd’hui et annonce vouloir renforcer la sécurité des centrales françaises. Ce type d’annonce a déjà été faite par le passé, visiblement sans grand résultat.
Après avoir été informé hier de l’intrusion de militants de Greenpeace dans la centrale de Fessenheim, Philippe Martin, le ministre de l’Ecologie a immédiatement préciser que « le Haut Fonctionnaire de Défense et de Sécurité du ministère de l’Écologie du Développement durable et de l’Énergie, en charge de la sécurité nucléaire, va diligenter une inspection permettant d’analyser les évènements« .
S’agissant de la sécurité des sites nucléaires, le ministre explique que « le gouvernement travaille au renforcement de la protection des sites. Il a été habilité dans le cadre de la Loi de Programmation Militaire à étudier le renforcement de l’arsenal juridique. Ainsi, les installations nucléaires seront désormais considérées comme « zones nucléaires à accès réglementé ». Ceci permet d’adapter les dispositions pour la protection en profondeur et les capacités de surveillance (renseignement amont, dispositions autour du site)« .
Une facture de 700 millions à 3 milliards d’euros
Philippe Martin va également demander aux opérateurs de renforcer la protection physique des zones les plus sensibles au sein de leurs installations nucléaires, par exemple en rendant obligatoire l’installation de dispositifs de protection dangereux (barrières à haut voltage). Enfin, le ministre de l’Ecologie rappelle que, conformément aux engagements du président de la République, le calendrier prévu pour l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim à la fin 2016 et l’engagement de son démantèlement en 2018/2019 sera respecté.
Avec ses 19 centrales en activité en France, EDF dépense aujourd’hui 200 millions d’euros pour la sécurité de ses sites notamment dans la rémunération des 800 gendarmes et agents de sécurité et de maintenance de ses équipements. Le renforcement de la sécurité de son parc nucléaire représenterait un investissement de 700 millions d’ici à 2020 selon le groupe français, dont moins de 70 millions auraient déjà été dépensée. De son côté, Greenpeace a évalué cette mise en conformité de la sécurité de l’ensemble des sites nucléaires à au moins 3 milliards d’euros.
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