Avec le vieillissement de la population, la maladie d’Alzheimer concerne de plus en plus de personnes et aucun traitement efficace n’existe encore à ce jour. Toutefois, une nouvelle étude de l’Inserm révèle que les premiers signes d’apparition de la maladie seraient étroitement liés au niveau de diplôme. Plus les diplômes sont élevés, plus l’apparition de la maladie est tardive.
L’Inserm a donc réussi à déterminer une corrélation entre la durée des études et l’apparition des premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi l’évolution cognitive de 442 patients ayant développé la maladie, dont 171 avaient un niveau scolaire inférieur au certificat d’études, et 271 un niveau plus élevé.
Les chercheurs de l’Inserm ont alors constaté que la manifestation des premiers symptômes de la maladie débutait par une phase quasi « asymptomatique » chez les plus diplômés, avec un déclin léger exposant à quelques difficultés pour certains tests cognitifs, mais sans répercussion sur la vie quotidienne et sans que la personne ne s’en rende compte. Par ailleurs, entre cette première phase et le diagnostic de démence, il s’écoulerait en moyenne entre 15 à 16 ans .
En revanche, chez les personnes n’ayant pas fait d’études, « les symptômes cognitifs sont d’emblée plus marqués et les répercussions sur la vie quotidienne sont immédiates. La première phase de déclin sans répercussion fonctionnelle semble ne pas exister« , explique Hélène Amieva, co-auteur de l’étude. Et dans ce cas, la démence est constatée en moyenne 7 ans après les premiers signes.
Une matière grise plus importante
Pour les chercheurs, cette différence s’expliquerait par une « réserve cognitive chez les personnes ayant eu une stimulation intellectuelle riche tout au long de leur vie« . « Des réseaux neuronaux se mobiliseraient pour compenser des lésions cérébrales. D’ailleurs des données d’imagerie montrent bien que le volume de matière grise est plus important chez les personnes qui ont fait des études que chez celles qui n’en ont pas fait« , indique Hélène Amieva. « Cette différence correspond à plus de neurones, et plus de connexions synaptiques. D’autres travaux montrent également qu’à niveau de déficits cognitifs égal, les personnes qui ont fait des études ont une charge lésionnelle cérébrale plus importante que les autres, renforçant cette hypothèse de réserve et de compensation cognitives« , ajoute-t-elle. Alors, à vos bouquins.
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