Une nouvelle étude de l’Inserm menée sur une vaste cohorte européenne, révèle que commencer à fumer jeune et le tabagisme passif sont deux facteurs augmentant le risque de développer un cancer du sein. Ces comportements augmenteraient d’un quart le risque de développer un cancer du sein.
Il ne fait désormais plus aucun doute sur le lien qui existe entre tabac et cancer du sein. Les chercheurs de l’Inserm ont affiné ce lien grâce à une nouvelle étude menée sur une vaste cohorte européenne comprenant 322.000 femmes dont 9.800 ont développé un cancer du sein. Et, selon eux, le tabagisme passif serai tout aussi délétère que le fait de fumer. Il apparait également que le tabac est plus nocif quand sa consommation débute avant une première grossesse.
Pour chacune des femmes suivies dans le cadre de cette enquête, les chercheurs disposaient donc d’informations concernant l’usage du tabac passé ou présent, l’âge d’initiation au tabac, la durée du tabagisme et les quantités consommées, l’exposition passive familiale ou professionnelle au moment de l’inclusion…
Un tabagisme passif tout aussi nocif
Les résultats confirment alors que la consommation active de tabac augmente le risque de cancer du sein. « Ce sur-risque est modéré puisqu’il n’est que de 16 %. Mais compte tenu du nombre de cancers du sein déclarés chaque année, ce chiffre n’est pas négligeable« , explique Laure Dossus, coauteur des travaux. Mais, les auteurs ont également constaté que l’exposition passive au tabac augmente quasiment autant ce risque (10 %).
« Nous ne disposions pas de données précises sur la durée d’exposition passive ou la dose inhalée, mais les données montrent que les femmes exposées au moment de l’inclusion ont développé davantage de cancers, précise la chercheuse. Jusque-là, les données de la littérature étaient ambiguës sur cette association qui paraît ici très claire ».
Autre conclusion, commencer à fumer jeune, avant une première grossesse, augmenterait là aussi les risques de cancer du sein. Une initiation tabagique entre 16 et 26 ans accroit le risque de presque un quart (22 %), alors que le sur-risque est nul quand la femme commence à fumer après 26 ans.
Encore plus dangereux avant 26 ans
« Cela ne signifie pas qu’il faut commencer à fumer après cet âge car le tabac est très nocif pour d’autres organes, comme le poumon, mais il se pourrait que les différenciations des cellules mammaires qui ont lieu au cours d’une première grossesse réduisent l’impact de la fumée de tabac sur le sein », avance laure Dossus. Autant d’arguments supplémentaires pour renforcer la prévention anti-tabagique chez les jeunes femmes.
Commentaires récents