« Les émissions de gaz à effet de serre s’accélèrent malgré les efforts de réduction » constate le 3ème volet du rapport du GIEC publié hier à Berlin. Pour les experts du climat, malgré un nombre croissant de politiques de réduction des changements climatiques, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté « jusqu’à des niveaux sans précédent ».
Les émissions ont progressé plus rapidement entre 2000 et 2010 qu’au cours de chacune des trois décennies précédentes souligne le GIEC. Sans surprise, la troisième version du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat n’est pas optimiste, tout en livrant des pistes pour freiner le réchauffement climatique.
Selon les experts du GIEC, il serait possible, « grâce à toute une gamme de mesures techniques et de changements de comportement », de limiter la hausse de la température mondiale à 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Toutefois, « ce n’est que grâce à des bouleversements institutionnels et technologiques majeurs qu’il y aura plus d’une chance sur deux pour que le réchauffement mondial ne dépasse pas ce seuil » soulignent les climatologues.
Réduire les émissions mondiales de GES de 40 à 70 %
Pour avoir une chance de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 2 °C, il faudra réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % par rapport à 2010 d’ici le milieu du siècle et les éliminer presque totalement d’ici la fin du siècle, selon certains scénarios du GIEC. Des mesures ambitieuses d?atténuation pourraient même exiger une extraction directe du dioxyde de carbone de l’atmosphère précisent les experts.
Pour stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, il faudrait réduire les émissions dans le secteur de la production et de l’exploitation d’énergie, dans les transports, dans les bâtiments, dans l’industrie, dans le domaine de l’affectation des sols et dans celui des établissements humains. Les actions d’atténuation mises en oeuvre dans un secteur permettront de déterminer les besoins qui existent dans d’autres précise le GIEC.
Production d’électricité propre et reboisement
L’élimination presque totale des émissions imputables à la production d’électricité est une condition commune à divers scénarios ambitieux d’atténuation, mais il est également important d’exploiter l’énergie de façon efficace, affirme le rapport. « La réduction de la consommation d’énergie nous donnerait plus de souplesse quant au choix de techniques énergétiques à faible intensité de carbone, dès maintenant et à l’avenir » affirme le cubain Ramón Pichs-Madruga.
Par ailleurs, les sols sont une autre composante clef de l’objectif de 2 °C souligne le rapport. Le ralentissement du déboisement et la création de forêts ont permis de stopper ou même d’inverser l’augmentation des émissions imputables à l’exploitation des sols précise le GIEC. Mieux, les sols pourraient servir à absorber le dioxyde de carbone de l’atmosphère grâce au reboisement considèrent les experts.
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