Comme chaque année au début du printemps, les chenilles processionnaires du pin ou du chêne sont de retour un peu partout dans l’hexagone, en campagne mais aussi en ville. Recouvertes de milliers de poils très urticants, ces chenilles peuvent être provoquer d’importantes réactions allergiques et des troubles oculaires ou respiratoires. Pour tout savoir sur ces insectes potentiellement dangereux pour l’homme comme pour l’animal, les précautions à prendre pour s’en prémunir et les traitements médicaux à suivre en cas de contact…
Encore méconnues, certaines chenilles de papillon d’apparence anodine, représentent pourtant un vrai danger pour vous comme pour vos animaux. La chenille processionnaire du chêne ou du pin sont deux espèces dont les propriétés urticantes sont particulièrement dangereuses et inversement proportionnelles à leur taille très réduite avec des poils de seulement 0,2 à 0,3 mm.
Présentes dans de plus en plus de régions dans l’hexagone ces chenilles processionnaires ont tendance à coloniser l’ensemble du territoire, à la faveur du réchauffement des températures. Répondant à des cycles biologiques différents, les chenilles processionnaires du pin sont actives de novembre à mars, quant celles du chêne le sont de mai à juillet.
La chenille processionnaire est la larve d’un papillon de nuit, qui pond ses ?ufs à la fin de l’été aux extrémités des branches. Après éclosion des petites chenilles, généralement au début du printemps, les insectes sont oranges avec de longs poils non encore urticants. Ce n’est qu’après la 3ème mue, généralement entre avril et fin juin qu’elles deviennent grises avec une bande marron sombre sur le dos que les premiers poils urticants apparaissent.
Les chenilles se déplacent la nuit
Ces chenilles vivent en groupe dans des nids, constituées par leurs mues successives, leurs poils urticants et leurs excréments, situées sur les plus grosses branches des pins ou des chênes. Elles sortent la nuit se déplaçant en procession, se suivant en longues files vers leur nourriture comme les feuilles de chêne.
Vivant en groupe dans des nids accrochés aux arbres, ces chenilles aux poils urticants forment des processions lorsqu’elles se déplacent après leur éclosion. C’est la plupart du temps à cette occasion que les accidents peuvent survenir. Car lors de ces déplacements que leurs milliers de poils particulièrement allergisants peuvent rentrer en contact avec l’homme ou les animaux, pouvant provoquer parfois de gros problèmes de santé.
Les chenilles processionnaires du chêne et du pin possèdent des milliers de poils urticants, qui se détachent très facilement sous l’effet du vent ou lors d’un contact. Or, ces poils aux minuscules crochets peuvent être transportés sur de longues distances et conservent leur pouvoir urticant pendant de très longs mois. C’est pour cette raison que certains problèmes allergiques peuvent survenir sans qu’aucun contact direct n’ait été identifié, surtout que les premiers symptômes n’apparaissent que plusieurs heures après contact.
Démangeaisons intenses, réactions allergiques voire troubles respiratoires?
Lorsqu’on constate la survenue d’un ou plusieurs boutons sur le corps, semblables à simple bouton de moustique, mais très souvent rapprochés et en grand nombre, il est possible de suspecter les chenilles et leurs poils urticants. Déclenchant d’intenses démangeaisons et des réactions allergiques, ces boutons sont tout d’abord à inspecter à et rincer abondamment pour éliminer toute trace de poil qui aurait pu rester sur la peau.
Dans le même temps, il importe de laver soigneusement les vêtements que portait la victime pour éviter tout contact avec d’éventuels poils urticants supplémentaires. Encore une fois, non seulement ces petits poils de chenille sont extrêmement urticants et potentiellement dangereux, mais ils conservent en plus leurs propriétés nocives pendant de longues semaines !
Si quasiment toutes les surfaces du corps peuvent rentrer en contact avec ces poils urticants, ils touchent généralement les parties les plus exposées : les mains, le cou et le visage voire les yeux. Et les dégâts peuvent être variables en fonction du nombre de poils concernés et du temps d’exposition. A la clé, boutons, rougeurs, démangeaisons, réactions allergiques, conjonctivite, troubles respiratoires voire asthme.
Peau, yeux, voies respiratoires et digestives
Lors d’un contact avec la peau, une éruption douloureuse apparaît environ 8 heures après, accompagnée de sévères démangeaisons. La réaction est visible sur les parties découvertes de la peau mais aussi parfois sur d’autres parties du corps. Après contact, les poils urticants en cause se dispersent facilement par la sueur, l’eau, le grattage et le frottement.
En cas de contact avec les yeux, la victime subit généralement une conjonctivite quelques heures seulement après, avec des yeux rouges, généralement douloureux et larmoyants. Plus grave, si un poil urticant s’enfonce profondément dans les tissus oculaires, de graves réactions inflammatoires peuvent apparaître, pouvant même provoquer dans les cas extrêmes la cécité.
Par inhalation, le contact avec les poils urticants irritent rapidement les voies respiratoires, ce qui se traduit notamment par des éternuements, des maux de gorge, ou des difficultés à déglutir. Dans les cas les plus graves, ces réactions peuvent induire des difficultés respiratoires plus sévères de nature asthmatique, lorsque les bronches se rétrécissent.
Enfin, en cas d’ingestion, les poils urticants provoquent une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins, avec des symptômes comme une salivation excessive, des vomissements ou encore des douleurs abdominales. Ces ingestions peuvent survenir lors ces poils sont présents dans l’air, ou lorsqu’ils se sont déposés sur des fruits ou légumes du jardin notamment.
Une personne qui a des contacts répétés avec la chenille processionnaire présente des réactions qui s’aggravent à chaque nouveau contact. Dans les cas sévères, il peut y avoir un choc anaphylactique mettant la vie en danger (urticaire, transpiration, oedème dans la bouche et la gorge, difficultés respiratoires, hypotension et perte de connaissance).
Que faire en cas de piqure ?
Selon l’importance de la zone en contact avec ces poils disposant de crochets, mais aussi les personnes, les conséquences seront différentes. Mais un passage chez le médecin est souvent nécessaire. Au programme, crème apaisante, et/ou un traitement par corticoïdes, associé à des médicaments anti-histaminiques. En cas de menace de choc, employer un aérosol d’adrénaline du type Dyspné-Inhal.
En cas de malaise, vertiges ou vomissements, mieux vaut ne pas prendre de risques, et se diriger directement vers l’hôpital le plus proche. Dans les cas graves, un choc anaphylactique peut survenir et devenir mortel si la victime n’est pas prise en charge rapidement.
Vous avez déjà été touché(e) par ces maudites chenilles ? Redoublez de prudence ! En effet, les personnes déjà rentrées en contact au moins une fois avec des poils urticants ont tendance à sur réagir lors d’un nouveau contact, avec des symptômes croissants.
Enfin, nous ne sommes pas les seules victimes de ces vilaines petites bêtes, nos animaux de compagnie peuvent également être touchés pas ces poils urticants. Si les contacts avec les poils ou la peau des chiens et chats ne posent pas de vrais problèmes, l’atteinte de leur gueule par cette chenille peut se révéler catastrophique. Lors ces poils se retrouvent dans la gueule de l’animal, ils peuvent provoquer une nécrose totale de la langue, et donc sa mort quasi certaine.
Prévention ?
Les nids qui ressemblent à une sorte de barbapapa blanche ou grise sont situés généralement en haut des pins et des chênes et sont donc à éliminer, en brûlant soigneusement l’ensemble du nid, mais en prenant les précautions d’usage pour ne pas rentrer en contact avec tout poil urticant. En cas de doute, mieux vaut faire appel à des professionnels. Il est possible également de recourir à des bio pesticides ou des pièges à chenilles ou à papillons.
Il est préférable de se couvrir la tête et le corps lors de travaux de jardin et de protéger les enfants lorsqu’ils jouent à proximité de pins et de chênes pouvant héberger ces insectes. De manière plus écologique, il est intéressant de privilégier les principaux prédateurs de ces chenilles processionnaires comme la mésange, un oiseau insensible à ses poils urticants. En période de nidification, un couple de mésanges pourrait détruire jusqu’à 500 insectes par jour.
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