Plus d’un an après la médiatisation des effets secondaires liés à la prise d’une pilule de 3e et 4e génération, une étude baptisée « Fecond » révèle la désaffection des Françaises vis à vis de ce mode de contraception. Toutefois, cette désaffection s’est faite au profit d’autres modes de contraception et n’a pas conduit à un arrêt de cette contraception.
Il y a un an et demi, après la médiatisation de cas d’effets secondaires lourds liés à la prise de pilules de 3ème et 4ème génération, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, lançait une mise en garde au sujet de ces pilules, rappelant que la contraception ne se limitait pas à la pilule et qu’il fallait privilégier les pilules de 1ère et 2ème génération.
Alors qu’on pouvait craindre une désaffection des françaises vis à vis de la contraception, on constate aujourd’hui qu’aucun désintérêt vis-à-vis de la contraception n’a été observé en France : c’est ce que confirme l’enquête « Fecond » menée en 2013 par l’Inserm et l’Ined et publiée hier. Pour la ministre qui se réjouit de ces résultats, le message « la bonne contraception, c’est celle qui est délivrée à la bonne personne, au bon moment » a donc été entendu par les femmes comme par les professionnels de santé.
Vers la diversification des méthodes
Nathalie Bajos, Mylène Rouzaud-Cornabas, Henri Panjo, Aline Bohet et Caroline Moreau ont observé les évolutions récentes en matière de contraception. Les auteurs, dont l’étude conforte les bilans régulièrement réalisés par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), montrent que le débat récent autour des pilules de 3ème et 4ème génération a contribué à une diversification des méthodes utilisées en France :
- la part de femmes n’utilisant pas de moyen de contraception reste stable (3%) ;
- une femme sur cinq a récemment changé de contraception ;
- la baisse de consommation des pilules de 3ème et 4ème génération s’est faite au profit d’autres méthodes (pilules de 2ème génération, stérilet, préservatifs, etc.)
La contraception plus facile
Par ailleurs, des mesures ont été prises récemment afin d’ouvrir la contraception à plus de femmes.
- depuis un an, la contraception est gratuite pour les mineures ;
- pour les mineures, depuis cette année, il n’y a plus d’avances de frais (la part remboursée par la sécurité sociale) pour les consultations ou les examens de biologie liés à la contraception ;
- enfin, la TVA sur les préservatifs a baissé à 5% (au lieu de 10%) au 1er janvier 2014.
Dans son communiqué, Marisol Touraine souhaite rappeler que la contraception est un enjeu majeur de santé publique, mais c’est aussi et avant tout ce qui permet à des millions de femmes d’exercer librement leur droit à disposer de leur corps.
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