Faut-il attendre 50 ans pour réaliser un dépistage du cancer du sein ? Non car d’autres facteurs de risque existent et doivent alerter indique aujourd’hui la Haute Autorité de santé (HAS) qui présente ses recommandations pour le dépistage des femmes à haut risque qui doivent consulter un oncologue.
Passant en revue l’ensemble de la littérature scientifique sur la question des facteurs de risque de cancer du sein, les experts ont recensé 69 facteurs de risques présumés. L’occasion de dresser la liste des facteurs de risque avérés, mais aussi d’innocenter certains facteurs considérés à tort comme présumés.
La HAS écarte ainsi de cette liste noire certains aliments comme le thé et le café mais aussi le port de prothèses en silicone. Les experts exonèrent également l’utilisation de déodorants, la taille des seins, une densité mammaire élevée après la ménopause, autant de facteurs de risque pour lesquels les données scientifiques disponibles ne sont pas suffisamment fiables pour les définir comme tels, souligne la HAS.
Enfin, le traitement hormonal substitutif, la prise de contraception hormonale, certaines lésions mammaires, une grossesse tardive, une obésité après la ménopause représentent « des facteurs de risque associés à une augmentation modérée voire modeste du risque de survenue du cancer du sein ». Au final, sur 69 facteurs de risque identifiés, seuls 7 méritent un dépistage spécifique selon les experts.
7 facteurs de risque avérés
Si sans surprise, les antécédents personnels mais aussi familiaux de cancer du sein représentent un facteur de risque avéré, plus étonnant, l’irradiation thoracique en cas de maladie de Hodgkin figure aussi dans cette liste. Les autres facteurs risques ciblés sont des proliférations anormales de cellules du sein, mais ne présentant pas de véritable caractère cancéreux, comme l’hyperplasie canalaire atypique, l’hyperplasie lobulaire atypique ou le carcinome lobulaire in situ.
Plus surprenant, les femmes avec une mutation des gènes BRCA 1 ou 2, facteurs connus pour être à risque très élevé, n’entrent pas dans les travaux de la HAS. Seuls les cancers familiaux ne comportant pas ces deux mutations génétiques sont abordés.
Evaluation personnelle
Cependant, il ne faut pas alarmer toutes les nombreuses femmes avec au moins un antécédent familial, surtout pour un cancer survenu tardivement. En revanche, l’existence de plusieurs cancers du sein dans la même branche familiale, chez des femmes jeunes, la présence associée d’un cancer de l’ovaire et un cancer du sein chez l’homme sont des situations qui doivent orienter vers une consultation en oncogénétique pour une évaluation plus précise.
Plus globalement, la HAS rappelle que les conseils d’hygiène de vie associée à l’activité physique protègent contre le cancer du sein.
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