L’été arrive et nombreux sont ceux qui attendent avec impatience de plonger dans les eaux turquoises de la Méditerranée. Mais ce moment de pur plaisir pourrait se révéler très urticant ! En effet, les méduses se sont désormais bien installées et prolifèrent aujourd’hui aussi bien dans les eaux chaudes que froides du globe, un des effets pervers de la perte de biodiversité marine.
Dans un article publié ce week-end, Le Monde revient sur un phénomène qui s’amplifie: les méduses prolifèrent considérablement dans les mers du globe. S’il est difficile pour les experts d’estimer leur évolution, il est toutefois facile d’en constater les effets. Au delà des brûlures des baigneurs, elles provoquent également d’autres dégâts importants : elles alourdissent considérablement les filets des pêcheurs, « elles obstruent les prises d’eau destinées à refroidir les centrales électriques (y compris nucléaires) installées près des côtes, et se sont illustrées par plusieurs « attaques » spectaculaires de fermes aquacoles« , explique le quotidien.
La place est libre
Pour les experts, cette prolifération serait provoquée par la perte de biodiversité dans les eaux du monde. Interrogé par le Monde, Philippe Cury, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement explique que l’arrivée de 12 millions de tonnes de méduses en Namibie aurait pu être provoquée par la surexploitation des sardines et anchois dans les années 60. De même, « dans la mer de Bohai, en Chine, la prolifération de cnidaires a suivi la disparition des poissons ? dont la population a chuté de 96 % en quarante ans« , ajoute le quotidien. La surpêche a également décimé les prédateurs des méduses, thon, tortues luth ou requins, laissant la place à ces charmants animaux, résistants aussi bien à l’acidification des océans ou au effet du changement climatique.
Les côtes françaises de la Méditerranée se retrouvent donc chaque année investies par la Pelagia noctiluca. « Nous avons croisé leurs apparitions successives avec deux siècles de données climatiques, confie Au Monde Jacqueline Goy, chercheuse. Auparavant, Pelagia revenait selon des cycles d’une douzaine d’années environ, mais depuis 1999, elle s’est installée durablement, plus longtemps dans la saison« .
Pollution
La pollution des océans peut également expliquer cette prolifération massive. Pour Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique « Fondation Albert 1er » de Monaco, interrogé par le quotidien, « ces pullulations sont un symptôme, une fièvre qui nous indique que nos océans sont malades« . « Au début de leur cycle de vie, certaines méduses prennent la forme d’un minuscule polype qui a besoin de se fixer, le plastique constitue alors un support idéal, surtout en pleine mer« .
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