Moisissures, viande verdâtre, restes de souris, excréments dans le chorizo, fromage impropre à la consommation? Quasiment jamais contrôlés, les produits de premier prix sont souvent impropres à la consommation et représentent un vrai problème de santé publique estime la Cour des comptes dans un rapport confidentiel.
« L’offre des produits premiers prix peut paraître attractive, mais leur consommation systématique, par une population croissante, pourrait avoir à terme des répercussions sur la santé publique » estime la Cour des comptes dans un volet resté confidentiel lors de la publication d’un rapport sur la sécurité alimentaire publié en février dernier. Révélé jeudi dernier par Le Télégramme, le contenu complet de ce rapport est alarmant.
« Manquements graves aux conditions d’hygiène »
Les hauts magistrats dressent un tableau accablant des produits alimentaires de premiers prix. Ils évoquent des « manquements graves aux conditions d’hygiène » et des « failles de traçabilité », le tout grâce à une absence quasi-totale de contrôles sanitaires.
En la matière les produits à base de viande sont particulièrement emblématiques estime la Cour des comptes. Elle s’inquiète notamment de l’utilisation des « viandes séparées mécaniquement » dite VSM, réservées « il y a quelques années encore, à la composition d’aliments pour animaux » souligne le rapport.
Peu ragoutante, la VSM est un produit obtenu par l’enlèvement, à l’aide de moyens mécaniques, de la viande des os de carcasses et pouvant donc contenir des résidus d’os, de cartilage ou de moelle. Longtemps réservée à la consommation animale, cette VSM est désormais de plus en plus utilisée dans les produits de premiers prix s’alarme la Cour des comptes.
Contrôles quasi inexistants
Et les contrôles ? Pratiquement aucun. Les pratiques parfois illégales de l’industrie agroalimentaire sont pas ou peu sanctionnées constate la Cour des comptes. « Un établissement de remise directe (boucherie, restaurant, centre commercial…) sera en moyenne contrôlé trois fois au cours d’un siècle! » affirme le rapport.
Et ce n’est pas tout car même si certains contrôles identifient des carences sanitaires ou des pratiques illégales, les sanctions sont très rares, en raison d’un « faible taux de poursuite qui décourage les agents ». Les nombreuses affaires sanitaires qui ont frappé la France n’ont semble-t-il pas changer au comportement de l’industrie agroalimentaire.
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