Si saler les routes verglacées en hiver peut s’avérer judicieux pour éviter les glissades automobiles, cette pratique aurait un effet déplorable sur les papillons. C’est la conclusion d’une étude américaine publiée hier dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences.
Dès lors que les routes verglacées se révèlent glissantes, les hommes en charge de la voirie n’hésitent pas à intervenir pour jeter du sel afin de faire fondre la glace et la neige. Or, s’il a déjà été démontré que ce chlorure de sodium avait des effets sur l’écosystème des lacs et des rivières, une nouvelle étude américaine publiée dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences a constaté des effets néfastes de ce salage sur les papillons.
Une teneur en sel trente fois supérieure à la normale
Les auteurs de l’étude ont suivi le développement de papillons monarques et de papillons blancs, deux espèces qui se nourrissent de laiteron, une mauvaise herbe qui pousse le plus souvent sur le bord des routes. « Les quantités de sel qui sont normalement limitées dans cet écosystème, jouent un rôle important dans le développement » de nombreuses espèces, explique Emilie Snell-Rood, une biologiste de l’Université du Minnesota et principal auteur de cette recherche. Or, les herbes situées en bordures de route ont une teneur en sel jusqu’à trente fois supérieure à la normale et lorsque les papillons se nourrissent de ces herbes, leur taux de sel augmente également.
Les effets de cette teneur en sel sont alors divers en fonction du sexe. Chez les mâles, les muscles utilisés pour voler sont surdeveloppés. Chez les femelles, c’est l’inverse mais la taille du cerveau augmente. Si à dose modérée, les effets du sel peuvent donc être bénéfiques, une trop forte teneur peut avoir des effets toxiques chez ces papillons, entrainant la mort.
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