En difficultés financières depuis déjà plusieurs années, Areva ne voit toujours pas le bout du tunnel. Le géant français du nucléaire vient d’annoncer hier la révision à la baisse de ses objectifs 2015 et 2016, et pourrait se retrouver rapidement en mal de trésoreries.
Sans surprise, Areva enregistrera une lourde perte cette année. Le groupe avait déjà annoncé un déficit de 694 millions d’euros au premier semestre. Après des pertes en 2011, 2012 et 2013, le groupe contrôlé par l’Etat s’enfonce encore un peu plus dans une crise financière qui inquiète les marchés.
Constatant « l’atonie persistante du marché des services » et « la révision des hypothèses de calendrier de lancement de nouvelles constructions de réacteurs », Areva se voit contraindre revoir une nouvelle fois à la baisse ses objectifs 2015 et 2016. Comme un malheur n’arrive jamais seul, le groupe annonce dans le même temps un énième report de la mise en service de l’EPR de Flamanville dans la Manche, repoussé de 2016 à 2017 désormais.
Bientôt en mal de liquidités
Il y a déjà plusieurs semaines, Areva avait annoncé une baisse des investissements de 200 millions d’euros sur la période 2015 ? 2016, des cessions d’actifs pour 450 millions d’euros et une émission d’obligations hybrides, restée pour l’heure en suspend, en raison d’une défiance des marchés vis-à-vis de la situation financière de l’entreprise. La perspective de la dégradation de sa note chez Standard & Poor’s, aujourd’hui de BBB assortie d’une perspective négative depuis le mois dernier, n’a jamais semblée aussi imminente.
Sans renforcement rapide de ses fonds propres ou aide financière importante de l’Etat, Areva pourrait se retrouver en mal de trésoreries dans les prochains mois, craignent les analystes de chez S&P. Le départ pour raisons de santé de son patron Luc Oursel n’arrange certainement les choses. Le futur président Philippe Varin n’aura pas la tâche facile pour redresser un groupe, qui peine décidément à sortir de la crise du nucléaire post-Fukushima.
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