… Et oui aux routes plus durables. Avec près de 70 000 km de routes, la Bretagne dispose d’un véritable patrimoine routier. Mais celui-ci est aujourd’hui menacé.
En lançant une campagne d’information auprès des élus et des usagers, le SPRIR – Routes de Bretagne, représentant les entreprises régionales de construction des routes, des rues et des infrastructures de mobilité, entend interpeller ces deux publics sur la question cruciale pour tous du patrimoine routier régional. D’autant plus que, ces dernières années, des innovations techniques sont arrivées en force sur le bitume. De quoi rendre la route plus durable.
1er constat : du fait de sa périphéricité, la Bretagne dispose d’une infrastructure routière spécifique qui joue un rôle stratégique pour le maintien et le développement de son activité économique. Or, la situation se dégrade au fil des mois. Selon le baromètre Vecteur Plus, en Bretagne, la commande publique des travaux routiers a chuté de 30% au cours du 4ème trimestre 2014 comparé à celui de 2013.
Parce que les infrastructures routières sont au c?ur de l’aménagement des territoires et de leur attractivité, le SPRIR – Routes de Bretagne, à l’initiative directe de cette action régional qui pourrait faire école dans d’autres régions, souhaite donc interpeller les élus des collectivités locales (Région, Départements, Agglomérations et Communes) en leur posant cette question : « quel budget votre collectivité va-t-elle consacrer à l’investissement dans les routes, les rues et les infrastructures de mobilité… pour préparer l’avenir ? »
De fait, signale le SPRIR- Routes de Bretagne, une route bien entretenue voit sa couche de roulement renouvelée tous les 7 ans. Mais, là encore, les interventions sont de plus en plus espacées.
« Usure du revêtement, traitement de l’eau stagnante dans les fossés, fissures sur le revêtement, déformation de la chaussée… Le coût est multiplié par 10 si la route n’est pas entretenue régulièrement et si elle doit subir une rénovation lourde qui touche à la structure » rappelle Tanguy Le Blay, Président du SPRIR – Routes de Bretagne.
Faciliter la vie quotidienne des usagers : un enjeu d’importance
Pareil immobilisme peut être lourd de conséquences. Si ces infrastructures – réseau social avant l’heure – venaient à s’arrêter, cela affaiblirait donc sérieusement les dynamiques économiques locales… mais aggraverait également les conditions de vie et la sécurité de milliers de Bretons usagers !
« Chaque année, ce sont 25% du budget dédié à la route qui sont supprimés, déplore pour sa part Daniel Quéro, président de 40 millions d’automobilistes. Si rien n’est fait pour renverser la tendance, ce sont aussi 60 000 personnes qui perdront leur emploi, alors qu’il y a une véritable attente des usagers. Un bon entretien et la modernisation des infrastructures routières peuvent sauver des vies sur la route ! »
D’autant plus que ces dernières années, les innovations techniques sont arrivées en force sur le bitume des routes et des rues, apportant des améliorations notables pour les usagers et les riverains pour rendre la route plus sûre, plus respectueuse de l’environnement et plus durable…
Rendre la route plus durable
Sur le « terrain », la production d’enrobés tièdes a ainsi doublé ces dernières année, grâce à la recommandation de l’Union des Syndicats de l’Industrie Routière Française (USIRF*) préconisant à ses adhérents la généralisation des enrobés tièdes. Petite définition : l’enrobé est appelé enrobé bitumineux tiède lorsque, pour un bitume routier usuel de classe donnée – un bitume dur ou un bitume spécial -, un procédé permet de diminuer d’au moins 30°C la température d’enrobage par rapport à la température maximale acceptable pour ce bitume tout en étant supérieure à 100°C.
L’enrobé bitumineux est dit semi-tiède lorsque le procédé permet une fabrication à une température comprise entre 85°C et 100°C4.
L’objectif de la CEV (Convention d’Engagement Volontaire signée en 2009 par de nombreux acteurs**) pour l’année 2012 était d’atteindre un tonnage de 1 500 000 tonnes : « l’objectif fut largement atteint avec un tonnage de 2 633 000 tonnes. En 2013, la production d’enrobés tièdes et semi-tièdes a très largement dépassé l’objectif de 2012 pour atteindre un tonnage de 3 550 000 tonnes, soit une augmentation de +26% par rapport à 2012. »
De leur côté, les entreprises ont optimisé leur outil industriel, permettant une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre, dépassant les objectifs alors fixés.
Du côté des matériaux recyclés, « en 2013, le tonnage des matériaux recyclés a connu une légère augmentation de 100 000 tonnes pour s’établir à 14. 650 000 MT », calcule la CEV qui précise encore : « l’objectif de la CEV pour l’année 2012 était d’atteindre un taux de réintroduction des agrégats d’enrobés – fraisâts, croûtes, retours chantiers non mis en ?uvre pouvant être réutilisés dans les enrobés -, de 60% du stock total estimé. Avec un pourcentage de réintroduction d’agrégats d’enrobés dans les enrobés bitumineux de 61,9%, l’objectif a été atteint. L’ambition de la profession est bien d’améliorer ce taux. Avec 64% du stock d’agrégats d’enrobés consommé, ce taux est nettement amélioré. »
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* du 1er mars 2012
** La Fédération nationale des travaux publics (FNTP), Le Syndicat professionnel des terrassiers de France (SPTF), L’Union des syndicats de l’industrie routière française (USIRF), Syntec-Ingénierie, Le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE) etL’Assemblée des départements de France (ADF).
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A noter que parallèlement au lancement de cette campagne, le SPRIR Bretagne s’appuie également sur une page Facebook. Enjeu ? Encourager les usagers à liker l’action du SPRIR Bretagne qui entend bien ainsi emprunter tous les réseaux pour donner le maximum de résonance à cette initiative !
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