Dans le prolongement de la COP 22, qui s’est déroulée à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, le Maroc multiplie les annonces de projets respectueux de l’environnement. Deux nouvelles villes, Benslimane et Dakhla, ont rejoint pour l’année 2017 le programme des « éco-cités », que la ville de Zenata avait ouvert en 2016.
Le programme des « éco-cités » fait partie des 17 objectifs du développement durable adoptés par les pays membres de Nations-Unies en 2015. Il vise à construire des villes au cadre de vie durable, en suivant trois axes essentiels : l’efficacité économique, l’équité sociale et la protection de l’environnement. Ces « éco-cités » doivent se multiplier d’ici à 2040 aux quatre coins du Maroc.
Le choix des trois premières n’est pas anodin. Zenata, située dans le Grand-Casablanca, est une cité satellite d’une imposante métropole. Dakhla est une ville de 100 000 habitants dans le Sahara Occidental, qui domine l’activité régionale : elle regroupe 85 % de la population de sa région, forte d’un potentiel touristique qui s’appuie sur sa baie, classée « site d’intérêt biologique et écologique » (SIBE). Benslimane, enfin, est une petite ville de 50 000 habitants, située à une cinquantaine de kilomètres de Rabat et de Casablanca, proche de la mer, dont la volonté est de s’affirmer comme une « ville verte ».
Trois volets : économique, social, environnemental
Les défis que devront relever ces cités sont nombreux. Au niveau économique, le développement devra être local, équilibré, solidaire, responsable, favorisant les filières courtes. L’accès aux services sera rendu équitable, les infrastructure doivent permettre aux activités sociales, culturelles et économiques de se développer. Il faudra aussi mettre en valeur et préserver le patrimoine naturel et culturel de chaque cité.
Au niveau environnemental, chaque éco-cité a pris l’engagement de protéger la biodiversité, les milieux naturels, les sols, la qualité de l’air. Les ressources en eau doivent être soigneusement gérées, des systèmes de récupération des eaux pluviales systématisés. D’un point de vue énergétique, il s’agit de favoriser les énergies renouvelables et les constructions à énergie positive, et valoriser les transports en commun les plus écologiques, par une vigoureuse politique publique locale.
L’objectif est de réduire les émissions à gaz à effet de serre et d’anticiper les changements climatiques, et de faire de ces cités des exemples pour généraliser ces principes à l’ensemble du pays. Et si le programme est particulièrement encourageant, reste à transformer ces projets en actes : rendez-vous en 2020 pour un premier bilan pour Zenata, en espérant que la volonté publique ne fléchisse pas avec le temps et les inévitables obstacles qui se dresseront.
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