La Suède manque tellement de déchets qu’elle doit en importer : si cette phrase correspond bien à une réalité et que la Suède est un pays soucieux de la gestion de ses déchets, elle cache une situation complexe d’un point de vue environnemental, bien loin d’un miracle écologique.
La Suède est l’un des pays au monde qui valorise le mieux ses déchets. En 2014 seulement 1% des ordures ménagèrent étaient envoyées dans les rares décharges du pays (contre 4% en 2012), quand 36% sont recyclées, 14% compostées et surtout 49% incinérées dans des centrales thermiques.
La Suède a depuis longtemps remplacé les combustibles fossiles par des déchets : les centrales fonctionnant aux déchets permettent de fournir 250 000 habitations en électricité et 810 000 foyers en chauffage, elles sont donc un enjeu énergétique crucial pour le pays, bien au-delà de toute considération environnementale.
Pénurie de déchet à Stockholm
Et comme le pays ne produit plus assez de déchets pour alimenter ces centrales, la Suède a dû importer 1,3 million de tonnes d’ordure en 2015. Ces déchets importés viennent pour une faible part du Royaume-Uni et pour la plus grande part de Norvège, un pays qui n’a pas les soucis énergétiques de la Suède et pour qui exporter ses déchets est moins coûteux que les incinérer sur place. La Suède a pour objectif d’atteindre les 2,3 millions de tonnes importées en 2020, notamment en intensifiant les échanges avec le Royaume-Uni.
Cette solution n’est pas pour autant, d’un point de vue environnemental, idéale : l’objectif demeure, pour tous les pays, de réduire avant tout la production de déchets, et autant que possible de les recycler. Les officiels suédois responsables de la protection de l’environnement en sont bien conscients, qui expliquent que cette solution n’est valable qu’à court terme.
Une solution à court terme
En effet, même si les dioxines et métaux lourds présents dans les cendres après incinération sont renvoyés vers le pays d’origine des déchets, l’incinération produit une quantité importante de gaz carbonique, comme pour toutes les centrales thermiques : le fait que la matière première soit des déchets et non du charbon ne réduit en rien cet impact environnemental.
Nous sommes donc loin d’une situation idéale, et cet exemple, pour spectaculaire qu’il soit, n’est pas forcément à imiter partout dans le monde pour améliorer l’état de la planète.
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