Au début du mois, dans le sud de la Colombie, des pluies diluviennes ont provoqué la crue simultanée de trois fleuves, générant un glissement de terrain aux conséquences humaines et matérielles dévastatrices. Aujourd’hui la déforestation excessive est clairement désignée comme l’origine de cette catastrophe.
C’est dans la nuit du 31 mars au 1er avril qu’une coulée de boue et de pierre a déferlée sur la petite ville de Mocoa, 40 000 habitants surpris en pleine nuit : l’avalanche a tout dévasté sur son passage, emportant maisons, voitures et même deux ponts, détruisant totalement plusieurs quartiers de la ville. Le bilan humain est également très lourd : au moins 301 mort, dont des dizaines d’enfants, plus de 332 blessés, 314 disparus.
Des pentes érodées par la déforestation et qui s’effondrent plus facilement
L’analyse de cette catastrophe laisse peu de place au doute : si le changement climatique a une part de responsabilité, car de telles pluies ne se produisent habituellement pas, la cause principale est la déforestation excessive. « Dans cette région du sud de la Colombie, il y a une grosse pression foncière liée au fait que les villes s’étendent, donc de l’urbanisation qui participe à la déforestation, de l’artificialisation et de l’imperméabilisation des sols », détaille Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation au Fond Mondial pour la Nature (WWF). En effet, sur des sols urbains en béton, l’eau s’infiltre peu et ruisselle davantage.
L’expansion de l’agriculture, vivrière ou à destination de l’exportation (huile de palme), ajoute à la destruction des forêts : « Les pentes ont été érodées. Et ainsi, avec les pluies torrentielles, les zones déforestées ont tendance à s’effondrer, à se déliter, occasionnant des mouvements de terre importants. » explique l’environnementaliste Julio Carrizosa.
Seule solution d’avenir : changer de modèle agricole et reboiser
Des solutions existent pour éviter que des phénomènes de ce type continuent de se multiplier : stopper la déforestation et commencer à reboiser, avoir des techniques d’agriculture plus douces, canaliser l’eau, utiliser des haies… Mais pour cela il faut une forte volonté publique et des moyens – ce qui manque souvent quand il s’agit d’oeuvrer pour le bien de la planète et de ses habitants
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