Au centre de l’Angleterre, des chercheurs ont installés dans une forêt de massifs équipements d’analyse pour mesurer comment cette forêt réagit à de forts niveaux de CO2 : l’objectif est de mieux apprécier le rôle des arbres face aux changements dans l’atmosphère et le climat de notre planète.
Le rôle de capteur de dioxyde de carbone (CO2) des forêts est connu, mais son effet précis, dans le cadre d’un monde rejetant de plus en plus de CO2 et faisant face à des changements climatiques, n’a jamais été analysé avec précision. C’est l’un des objectifs d’un projet original mené par Rob MacKenzie, directeur du Birmingham Institute of Forest Research (BIFoR).
En effet, au milieu des inconnues et imprécisions de la climatologie, cette captation du CO2 par les végétaux est un des rares éléments sur lesquels les scientifiques peuvent s’appuyer pour effectuer des précisions.
Des chercheurs estiment que le CO2 fonctionne comme un engrais végétal, notamment pour les arbres, et supposent que plus sa densité dans l’atmosphère sera forte, plus son absorption par les arbres sera importante.
Une forêt laboratoire
Mais d’autres scientifiques, comme Rob McKenzie, pensent qu’on surestime la capacité des arbres à tempérer le changement climatique par cette absorption : d’autres paramètres pourraient limiter cet effet, comme le manque de nutriments, d’eau ou une augmentation des températures. « La terre nous offre un fantastique service gratuit en absorbant le dioxyde de carbone, et il y a des incertitudes quant à la quantité de carbone qui entrera dans les sols… mais il n’y a aucune chance pour que cela compense les changements climatiques » affirme le scientifique.
C’est pour répondre à ces questions que McKenzie vient de transformer une partie de la forêt de Mill Haft, dans le centre de l’Angleterre, en un terrain d’expérimentation grandeur nature. Son équipe a sélectionné une zone de la forêt où ils ont entouré les arbres de mâts de 25 mètres de haut : ces mâts diffusent d’importantes quantités de CO2 ; l’ensemble du dispositif est associé à de multiples capteurs.
Coupée du monde pour des résultats fiables
Les chercheurs ont clôt le site d’une palissade de trois mètres de haut : pour que les résultats soient fiables, il faut s’assurer qu’aucune intervention humaine ne perturbe l’expérience. Le site du BiFoR va publier chaque jour une photo de la forêt changée en décors de science-fiction.
Ce projet est le premier protocole d’une série d’expérimentations à venir dans d’autres pays, tous ayant pour but de mesurer l’effet du CO2 sur un environnement forestier.
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