Pour protester contre des normes mises en place par la gouvernement pour améliorer la qualité des eaux de baignades, qu’ils estiment trop permissives et dangereuses, des militants du groupe Action Station ont laissé flotter, sur le lac Ohakuri, des matelas gonflables en forme de l’émoticône « caca rieur ».
Les activistes néo-zélandais ne manquent pas d’humour, ils viennent encore de le prouver en manifestant d’une singulière manière contre les nouvelles réglementations du gouvernement en matière de pollution des cours d’eau : ils ont fait flotter sur le lac Ohakuri une cinquantaine de matelas gonflables à l’effigie de l’émoticône « crotte », bien connue des utilisateurs de smartphones et de réseaux sociaux.
Un plan d’action à 63 millions d’euros
La Nouvelle-Zélande souffre en effet d’une pollution importante de ses rivières, au point que la baignade n’y est possible que dans une faible partie d’entre elles.
Les autorités semblent vouloir réagir. En mars dernier, le fleuve Whanganui, troisième plus long du pays, avait acquis le statut de personne juridique à part entière, répondant à une demande de la tribu Maori locale remontant à 1870. En février, le ministre de l’Environnement a annoncé un vaste plan dont l’objectif est de rendre 90% des rivières suffisamment propres pour que l’on puisse s’y baigner en 2040. Environ 63 millions d’euros vont être investis dans des programmes d’assainissement.
Risque infectieux accru
Ce n’est bien évidemment pas le geste que condamnent les militants écologistes mais la méthode : le groupe Action Station pense que cette nouvelle réglementation est nettement insuffisante et n’est qu’un effet d’annonce à visée électorale qui n’améliorera en rien la qualité des eaux – ils affirment même que localement la situation pourrait s’aggraver, avec une concentration accrue de la bactérie E. coli, un colibacille qui peut provoquer des infections allant de la diarrhée à la méningite.
Le groupe réclame la mise en place de normes plus sévères et contraignantes : « Nos rivières sont trop précieuses pour qu’on les laisse dans cet état » a affirmé Rick Zwaan, un militant d’Action Station. Afin de financer de nouvelles actions de ce type, les activistes ont décidé de mettre en vente leurs matelas gonflables.
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