Parfois une mauvaise nouvelle peut en cacher une excellente : s’il n’est pas question de se réjouir de la décision de Donald Trump de quitter l’accord de Paris sur le climat, la levée de bouclier depuis cette annonce rassure sur la détermination du monde entier à respecter cet accord.
« J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris » : la déclaration du président des Etats-Unis, Donald Trump, a le mérite de la clarté. Pour lui, la sidérurgie américaine a plus d’importance que l’avenir de la planète toute entière. Considérant que l’accord de Paris, signé par son prédécesseur Barack Obama, était « un boulet aux pieds des Etats-Unis », il a déclaré vouloir le quitter ou le renégocier.
La sidérurgie et le charbon américains plutôt que l’avenir de la planète
La proposition est une caricature des déclarations à l’emporte-pièce auxquelles nous a malheureusement habitué Trump : la renégociation d’un accord signé de haute lutte par plus de 190 Etats et qui existe désormais légalement est strictement impossible, Laurence Toubiana, l’ancienne négociatrice en chef des accords de Paris l’a confirmé.
Pour le reste, Trump confirme, après avoir prétendu que le changement climatique était une fable, que l’environnement est l’une de ses dernières préoccupations : la puissance industrielle américaine, automobile, sidérurgie, gaz, charbon, est son unique priorité. Le plus ironique est que des groupes industriels aussi importants et polluants qu’ExxonMobil ou DuPont ont défendu et continuent de défendre l’accord auprès de leur président.
Front uni contre cette décision, « malheureuse », voire « irresponsable »
Mais depuis cette annonce, la Terre entière semble s’être unie pour s’indigner et presser Trump de ne pas commettre cette erreur contre le sens de l’histoire : « malheureuse », « déception », « regret », « inquiétude », « faute », « irresponsable »… Le vocabulaire utilisé va de la politesse à la franche hostilité, mais les déclarations vont toutes dans le même sens.
Elles sont le fait d’institutions, comme l’ONU ou l’Union Européenne, et d’une majorité des Etats du monde, Chine, Inde, Allemagne, Italie, France, Danemark, Belgique, Pays-Bas, Brésil, Argentine, Mexique, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande… Mais aussi, on vient de le voir, d’entreprises américaines, et même de certains Etats américains, déterminés à conserver les objectifs de l’accord de Paris même si les Etats-Unis en sortent (New York, Californie, Washington) – et jusqu’au maire de Pittsburgh lui-même !
Le monde s’est uni pour défendre cet accord. C’est la bonne nouvelle. Celle à laquelle il faut se tenir. Car pour l’avenir de la planète, avoir Donald Trump à la tête de plus gros pollueur mondial n’est assurément pas vraiment rassurant…
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