Le Conservatoire Botanique de Brest vient d’établir une liste de localisation des espèces végétales en Bretagne et dans l’Ouest de la France, fruit de 25 ans de travail. Le constat est inquiétant : 20% de ces espèces sont actuellement menacées. Mais les botanistes oeuvrent sur le terrain pour les protéger, avec une impressionnante détermination.
Promouvoir la protection des espèces végétales est toujours plus complexe que celle des espèces animales, de même qu’il est plus simple de sensibiliser à la disparition de la girafe ou du dauphin que d’une espèce d’insecte. Mais cet aspect de la défense environnementale est capital, car la flore est la base de tout écosystème.
Une espèce végétale sur 5 est menacée en Bretagne, par l’activité humaine
C’est notamment le cas en Bretagne et dans l’Ouest de la France, où le Conservatoire Botanique National de Brest travaille sur le terrain pour relever, défendre et sauvegarder les espèces végétales de la région. Les botanistes viennent d’établir une liste précisant la localisation des espèces végétales, s’appuyant sur leurs relevés et ceux de bénévoles, depuis 25 ans. 2 589 plantes y sont répertoriées, dont 1 452 sont endémiques. Mais 20 % d’entre elles sont actuellement menacées.
Les causes sont connues, et sont malheureusement les mêmes qu’ailleurs : « Les espèces poussent dans des milieux qui leur sont propres, des zones de tourbières, de dunes. Les évolutions des pratiques agricoles ou humaines avec l’urbanisation ont totalement bouleversé ces milieux, soit en les modifiant, soit en les détruisant » détaille Emmanuel Quéré, botaniste du Conservatoire.
Un travail de pédagogie et d’accompagnement
Les botanistes pointent aujourd’hui, parmi les espaces les plus préoccupants, les littoraux, les zones humides et les milieux agricoles non intensifs, comme les prairies. Le travail de sauvegarde se fait sur le terrain, par de la pédagogie essentiellement : « On travaille à la conservation en partenariat avec les acteurs concernés. Par exemple, si un propriétaire possède une espèce sur un terrain, on voit avec lui s’il doit changer ses pratiques. » explique Emmanuel Quéré. Car l’objectif, même si le Conservatoire stocke aussi plantes et graines d’espèces menacées, est d’abord de protéger les plantes dans la nature, dans leur milieu propre.
Une espèce végétale fait par exemple l’objet d’une protection rapprochée : le panicaut vivipare, une plante rarissime au niveau mondial, qui n’existe plus qu’à un seul endroit en Bretagne, dans le Ria d’Etel (Morbihan) – avec pour but de le réintroduire dans d’autres écosystèmes bretons où il pourrait s’épanouir.
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