De nombreux chantiers d’immeubles de grande taille sont en cours à Paris, qui vont transformer le visage de nombreux quartiers périphériques. Encore échaudés par l’urbanisme des années 1970, les Parisiens s’inquiètent.
La construction de la Tour Montparnasse ou des buildings du front de Seine, dans les années 1970, reste un souvenir douloureux pour de nombreux parisiens. Cela s’explique par un urbanisme imposant les tours géantes sans concertation, en détruisant des immeubles, des îlots d’habitats et même la vieille gare Montparnasse.
Le traumatisme des années 1970 et de la Tour Montparnasse
La Tour Montparnasse, symbole de cette époque, demeure le monument le plus détesté des Parisiens, pour sa laideur et son absence d’âme, alors qu’elle se classe 15ème sur 66 dans le classement des sites et musées parisiens les plus visités – uniquement pour son point de vue panoramique au sommet. D’ailleurs dès 1975, la ville de Paris avait interdit la construction de buildings, ramenant la hauteur maximale des immeubles intra muros à 7 étages.
Mais depuis une dizaine années, les projets d’immeubles de grande taille reviennent en force, dans une volonté de moderniser et de dynamiser des quartiers délaissés. Il a fallu du temps, de la patience, de la pédagogie aux équipes de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo pour faire admettre que le retour des tours, dans un cadre précis et réglementé, pouvait être bénéfique à l’urbanisme parisien.
Le retour des immeubles géants limité à la périphérie et aux quartiers neufs
Les chantiers se multiplient aujourd’hui, aux quatre coins de la capitale. La cité judiciaire des Batignolles, d’une taille de 38 étages, sera bientôt achevée, le chantier des tours Duo (120 et 180 mètres) vient de démarrer près du quai d’Ivry, le permis de construire de la tour Triangle de la Porte de Versailles vient d’être délivré, un appel à candidature a été lancé pour deux autres tours au bord XIIIe arrondissement.
Pour permettre cela, le plan local d’urbanisme (PLU) a été révisé à trois reprises, en 2010, 2011 et 2013, augmentant progressivement la hauteur autorisée, mais avec des limites extrêmement strictes : les immeubles de plus de 7 étages restent interdits dans les quartiers historiques et centraux, et la destruction d’immeubles pour construire un building est totalement interdite.
Créer un lieu de vie qui donnera une personnalité au quartier
Les projets sont tous situés en périphérie de Paris, dans des zones en friche ou de terrain vague. Le nombre de tours sera limité, elles seront toutes dessinées par de grands architectes et pensées pour s’intégrer dans leur quartier et le dynamiser en offrant des bureaux, des hôtels, des commerces, un restaurant panoramique.
Le but est de donner à des quartiers neufs une personnalité par un projet architectural fort, qui pourra le définir et lui donner un caractère, comme l’a fait la bibliothèque François-Mitterrand. Alors, même si certains Parisiens demeurent sceptiques, le retour aux années 1960-1970 ne semble pas vraiment d’actualité.
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