Des chercheurs se sont penchés sur la fraude qui avait permis à Volkswagen de truquer les tests antipollution de ses véhicules. Les résultats confirment que la fraude était volontaire, généralisée et qu’elle s’appuyait sur un système de trucage particulièrement complexe. Au passage les chercheurs ont identifié une fraude équivalente chez certains modèles de Fiat. Preuve qu’en matière de pollution la confiance qu’on peut accorder aux constructeurs automobiles est plus que limitée.
Le principe était connu, il a largement entaché l’image de marque du constructeur allemand – et pour longtemps : les véhicules du groupe Volkswagen activaient leur système antipollution uniquement en cas de test d’homologation, et le désactivaient le reste du temps. Le bilan environnemental était simplement catastrophique : le véhicule produisait jusqu’à 40 fois plus de particules polluantes, dioxyde d’azote en tête, que le test ne l’annonçait.
Un logiciel calé sur les standard de test d’homologation
Un groupe de chercheurs allemands et américains, mené par Kirill Levchenko, chercheur en informatique à l’université de San Diego, a voulu identifié le moyen technique qui a rendu cette fraude possible. Il s’est avéré que la voiture était équipé d’un logiciel qui lui permettait de relever un certain nombre de paramètres correspondant aux standards des tests d’homologation. Et si l’ordinateur de bord identifiaient que ces paramètres étaient respectés, il déclenchait le système antipollution.
Cette découverte confirme d’une part que le constructeur allemand avait fait des recherches poussées pour mettre en place cette fraude, et qu’elle était bien volontaire. Elle pose d’autre part la question des tests d’homologation : les standards étant publics et les méthodes toujours les mêmes, les constructeur peuvent anticiper comment les détourner. « Ce mode d’homologation ne suffit plus, il faut que les régulateurs s’intéressent aussi à la conformité du logiciel » affirme avec force Kirill Levchenko.
La fraude était générale, Fiat a également truqué son système antipollution
Un autre enseignement majeur est la confirmation que cette fraude n’était pas confinée à quelques modèles du groupe : sur les 900 logiciels utilisés par l’ensemble des véhicules du groupe, 400 contenaient le code informatique truqué.
Les chercheurs ont également mis à jour une autre fraude, d’un autre constructeur : Fiat a également truqué, sur le même principe, son système antipollution, quoique de façon plus rudimentaire – il était programmé pour s’arrêter au bout de la durée moyenne d’un contrôle. Dans les deux cas, le logiciel truqué était fourni par Bosch.
Preuve que les industriels et les constructeurs automobiles s’entendent très bien quand il s’agit de contourner les normes antipollution. Preuve également que les autorités de contrôle doivent les garder à l’oeil, si l’on veut qu’ils respectent leurs promesses en la matière.
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