La pollution des océans ne cesse de s’intensifier. Les preuves s’accumulent chaque jour. Derniers éléments en date : la découverte de particules de plastique dans le sel de table et, massivement, dans les fruits de mer. Si les chercheurs mettent en avant un danger limité pour l’homme, ces découvertes prouvent l’ampleur d’un phénomène qui n’est pas prêt de se réduire.
L’effet d’annonce a belle allure : du plastique dans le sel de table ! Des chercheurs de l’université de Malte ont analysé 17 marques de sels marins issues de 8 pays, dont la France. Leurs conclusions sont accablantes : une seule marque ne contient pas de microparticules de plastique supérieures à 149 micromètres (μm).
Du plastique partout, dans le sel et dans les moules !
Mais pas d’inquiétude ! « Selon nos résultats, le faible niveau d’absorption de particules anthropiques dans les sels [37 particules maximum par individu par an] garantit des impacts négligeables sur la santé » affirment les chercheurs. Si ce n’est pas dangereux pour l’homme, nous pouvons être rassurés…
Peut-être que l’étude des fruits de mer sera un peu moins rassurante ? En effet, tous les organismes filtreurs sont contaminés par les micro-plastiques issus de notre pollution. Dans le cas des moules, filtrer entre 20 et 25 litres d’eau de me par jour la condamne à ingérer des quantités considérables de plastique. Et même si l’immense majorité sont excrétés, une moule renferme en moyenne un fragment de plastique dans ses tissus.
Un impact inconnu sur l’organisme humain..
Le bilan, pour un amateur de fruit de mer, ce sont entre 2 000 et 11 fragments de plastique ingérés par an. 99% sont excrétés. Une soixante de fragments par an dans le corps, tout va bien, ce n’est pas dangereux… Le fait est que personne ne le sait.
Personne ne sait ce que deviennent ces plastiques : « Où vont-ils ? Sont-ils encapsulés par des tissus et oubliés par le corps, ou est-ce qu’ils causent des inflammations ou autres problèmes ? Les produits chimiques s’échappent-ils de ces plastiques et causent-ils alors de la toxicité ? Nous ne le savons pas et nous devons savoir. » explique le Dr Janssen, directeur de cette étude.
… mais un impact certain sur la faune et la flore marine !
Mais le plus inquiétant, dans ces études, ce sont les prévisions. Les chercheurs estiment qu’en 2100 un amateur de fruit de mer ingérera… 780 000 fragments de plastique. Au delà du fait, souligné partout, que cela a peu de chance d’être bon pour sa santé, cela signifie que les fruits de mer contiendront entre 10 et 20 fois plus de micro-plastiques dans leurs tissus.
Et c’est bien cela qui fait peur, tant on imagine les conséquences catastrophiques sur les écosystèmes marins et sur la biodiversité de la planète tout entière.
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