L’opération a duré tout le mois de juin, et a consisté à renforcer massivement le contrôle des transits de déchets illégaux. Pilotée par Interpol, elle a permis la saisie d’un million et demi de tonnes de déchets, et mis en cause de nombreuses entreprises.

Le trafic de déchets est une branche de plus en plus rentable de la criminalité organisée, qui vise à profiter des différences de législation entre des pays en terme de gestion des déchets dangereux. Il consiste à envoyer des déchets qui devraient être traités, avec un coût souvent élevé, dans un pays où ils peuvent être entreposés ou brûlés, provoquant bien souvent de grave pollution des sols, de l’air ou de l’eau.

43 polices du monde entier sur le sentier de la guerre

Pendant un mois, en juin 2017, Interpol a traqué ces filières, dans une opération d’une ampleur inédite, avec le concours de 43 polices. Le résultat est édifiant : 1,5 million de tonnes de déchets illégaux ont été saisis, entreposés dans 85 sites. Pas moins de 326 personnes et 244 compagnies ont été mises en cause pour des délits, et risquent des condamnations.

« Cela montre ce que l’on peut faire quand les pays oeuvrent ensemble pour détecter, interrompre et empêcher la criminalité en matière de pollution », a affirmé Joseph Poux, du département américain de la Justice, qui espère que ce coup de filet aura un effet dissuasif sur la criminalité spécialisée dans les déchets.

L’Asie et l’Afrique restent les décharges illégales favorites de l’Occident
Concernant les destinations phares, elles n’ont pas changées : l’Afrique et l’Asie sont toujours privilégiées par les compagnies européennes ou américaines pour y entreposer leurs gênants rebuts. Mais de nouvelles filières sont apparues, notamment en direction de l’Amérique Centrale, qui était jusqu’ici épargnée.

Cette volonté de protéger des pays et des régions des déchets occidentaux est, en soit, une bonne nouvelle : mais un mois d’action n’est sans doute pas suffisant, il reste à espérer que les polices du monde conserveront la même vigilance dans les mois et les années qui viennent.