A l’heure où l’on fête le dixième anniversaire de la libéralisation du marché de l’énergie, et où l’on compte plus de 20 fournisseurs sur le secteur en France, les géants Engie pour le gaz, EDF pour l’électricité sont encore très présents, avec respectivement 75% et 84% de parts de marché. Mais un nouveau nom, le géant du pétrole Total, a fait son entrée sur ce secteur le 8 octobre.
D’après un sondage réalisé par BVA en novembre 2016 (sondage BVA pour Butagaz, novembre 2016), 90% des particuliers savent qu’il est possible de changer de fournisseur d’énergie mais seulement 17% d’entre eux ont franchi le cap. Une opportunité que le Groupe Total compte bien saisir, en dévoilant le 5 octobre dernier son offre Total Spring (commercialisée à compter du 8 octobre). Au cours de la conférence de presse animée par son PDG, Patrick Pouyanné, le groupe annonce sa double ambition : « Etre 10% moins chers par rapport aux tarifs réglementés sur de l’électricité verte ». Total aimerait ainsi séduire au moins trois millions de Français. Un projet ambitieux mais finalement déjà bien entamé puisque le groupe compte plus de 400 000 clients en France (tous désormais chez Total Spring) depuis son rachat de la marque belge Lampiris l’an dernier.
Un positionnement stratégique visant également à améliorer son image
Classée 15ème entreprise la plus polluante au monde par l’ONG américaine Union of Concerned Scientists, Total espère aussi que son offre d’électricité verte puisse lui permettre d’améliorer son image auprès des clients français.
« Toute l’électricité achetée sera garantie par des certificats d’origine renouvelables », assure Patrick Pouyanné. De plus, le pétrolier veut fournir 5 gigawatts de production d’électricité éolienne et solaire d’ici 2022. Le groupe possède déjà plusieurs centaines de mégawatts photovoltaïques en France « et répond à tous les appels d’offres », assure la direction.
En marche vers les énergies renouvelables
Total, bientôt l’un des premiers distributeurs d’électricité verte en France ? Une idée inimaginable il y a encore quelques années. Mais depuis 2011, et l’acquisition de l’un des plus grands producteurs de cellules photovoltaïques, l’américain SunPower, le groupe rentre dans une phase de transition : montée en puissance dans le solaire, une arrivée dans l’éolien et l’efficacité énergétique. Un tournant net vers les énergies renouvelables.
Et du côté de l’Hexagone, Total a également investi. Début octobre, le groupe a pris, pour 237,5 millions d’euros, une participation de 23 % dans la société Eren Re, spécialisée dans le solaire, l’éolien et l’hydraulique, et devrait en prendre le contrôle total d’ici cinq ans.
Total a aussi annoncé l’acquisition, plus modeste, de la société GreenFlex, active dans l’efficacité énergétique.
Total s’offre ainsi une position dans l’éolien, une énergie qui manquait à son portefeuille.
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